Avant, pendant et après.
La chirurgie ambulatoire est fondée sur un rythme en trois temps, dont le dernier laisse à désirer, a regretté la Haute autorité de santé (HAS) lors des dernières journées nationales du secteur, qui a réuni 600 participants.
Définie comme une chirurgie programmée et réalisée au cours d'une hospitalisation de moins de 12 heures, sans hébergement de nuit, la chirurgie ambulatoire, autorisée depuis 1992, connaît essoufflement relatif après dix ans de progression constante.
En 2017, le taux national était de 55,9 % contre 54,1 % en 2016. Plus de 3,5 millions de séjours ont été réalisés sous cette forme, soit 152 000 séjours de plus en un an. C'est bien mais sans doute insuffisant pour atteindre l'objectif de 70 % de taux de recours en 2022 fixé par le gouvernement, a regretté le Pr Corinne Vons, présidente de l'Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA).
Score clinique
La Haute autorité de santé (HAS) a illustré une forme de négligence dans la « mise à la rue » des patients opérés en ambulatoire qui contribue à cet effet plateau. L'organisation travaille à l'élaboration en 2019 d'une recommandation centrée sur la sortie hospitalière afin de stimuler les bonnes pratiques médicales, réduire les complications, le recours inapproprié aux urgences et les réhospitalisations évitables.
« Il existe sans conteste des marges de progression sur la sortie d'une chirurgie ambulatoire, explique le Dr Laetitia May-Michelangeli, chef de service évaluation et outils pour la qualité et la sécurité des soins à la HAS. 28 % des patients n'ont jamais reçu de lettre de liaison et 30 % se sont retrouvés sans numéro de téléphone à appeler en cas de besoin. »
Outre la lettre de liaison qui laisse à désirer, la signature médicale de sortie, aujourd'hui dépendante du bon vouloir et de l'agenda du chirurgien ou de l'anesthésiste, est un autre point d'amélioration pour éviter aux patients une attente inutile. « Les chirurgiens en ont assez de devoir quitter leur bloc pour signer chaque sortie de patient, à l'autre bout de l'hôpital, justifie le Pr Vons. Une infirmière pourrait tout à fait s'en charger en utilisant le score de Chung, protocole très fiable. À 9, le patient sort ! »
En pratique, certains hôpitaux utilisent déjà cette grille (signes vitaux, déambulation, nausées et/ou vomissements, douleurs, saignement chirurgical) pour vérifier l’aptitude au retour au domicile de chaque patient. Son déploiement à tous les établissements changerait en profondeur les règles de sortie en post-ambulatoire, mais aussi le rôle du médecin dans la prise en charge et le suivi du patient.
La HAS manifeste même son intérêt pour le principe d'une « signature anticipée » du médecin avant l'opération. À la sortie, le score clinique pourrait être évalué par le test de Chung ou un autre test effectué « par un [autre] professionnel de santé, mais la validation de l'aptitude à sortir en toute sécurité [relèverait toujours] de la responsabilité du médecin, anesthésiste-réanimateur ou chirurgien, signataire du bulletin de sortie ».
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