Le ministère de la Santé italien s'apprête à recruter trois mille médecins hospitaliers, tous secteurs confondus. Cette opération pourrait lui coûter quatre à cinq cents millions d'euros. Une partie de cette enveloppe pourrait être couverte par le produit des économies effectuées grâce aux réductions des prestations remboursées par la Mutua, l'équivalent transalpin de la Sécurité sociale, et la rationalisation des achats.
« Ces mesures d'économies vont finalement permettre la relance du système car nous allons réinvestir dans le système sanitaire », affirme la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin. Ce que le ministre ne dit pas, c'est que la fermeture de certains services comme ceux liés au dépistage du cancer pour les femmes ou les petits hôpitaux régionaux, pourrait également servir à payer le plan de relance de l'emploi.
Un système en pleine déprime
Dans son programme, Beatrice Lorenzin promet de tourner la page de la politique de gel des postes en cas de départ en retraite. Le système hospitalier est actuellement en pleine déprime, étant confronté à un manque de personnel, notamment dans les urgences. « Investir sur le personnel médical fait partie de nos grandes priorités, nous allons mettre en place un mécanisme qui permettra de titulariser rapidement les précaires et de remplacer les départs en retraite », affirme Beatrice Lorenzin.
L'idée de la ministre est aussi de programmer l'accès à la profession pour les jeunes médecins. La loi de stabilité 2016 envisageait déjà une première phase de recrutement d'ici à la fin de l'année en cours. Cette décision avait fait suite aux avertissements infligés par Bruxelles pour violation des normes européennes sur le temps de travail des médecins hospitaliers. Et aussi aux grèves organisées depuis deux ans par les blouses blanches sur le pied de guerre, qui ont traîné l'État devant les tribunaux pour protester contre les dépassements de leur temps de travail et le non-paiement de ces heures supplémentaires.
Les régions devront analyser les besoins dans le milieu hospitalier et dans chaque département d'ici au 30 septembre prochain. Cette opération risque de démontrer l'insuffisance du nombre de recrutements programmés par le ministère de la Santé, estiment les syndicats, et de mettre à nouveau le feu aux poudres.
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