Il s’agit du plus vieux musée d’anatomie du monde, qui abrite une collection particulièrement exceptionnelle, compte tenu de la rareté des organes et fœtus conservés. Au total, plus de neuf cents bocaux de différentes tailles sont entreposés sur les étagères en vieux bois du musée, dont l’odeur résinée se mélange à celle du formol. Cet endroit, dont le nom circule de bouche à oreille dans le milieu médical, est situé au cœur de Rome, dans l’hôpital Forlanini, une structure aux allures coloniales où suinte l’odeur de l’abandon et de la solitude.
Tenu par un ancien chirurgien octogénaire
Comme dans « le Désert des Tartares », le roman de Dino Buzzati, un seul homme dirige le musée. Ou plutôt s’en occupe. Un chirurgien âgé de 87 ans, qui a accepté au moment de partir à la retraite, il y a dix-sept ans, de s’occuper à titre gracieux du musée.
Été comme hiver, le Pr Giuseppe Storniello ouvre le musée, contrôle le niveau du formol dans les bocaux, qu’il dépoussière soigneusement, et accueille les visiteurs... Enfin, quand il en a la force, car 87 ans, cela fait beaucoup d’automnes de printemps et d’hivers…
Inauguré dans les années 30 par le pouvoir fasciste, le musée d’anatomie s’étale sur quelque 1 200 mètres carrés. Sur les étagères, les bocaux sagement alignés forment une sorte de puzzle. Une collection inestimable constituée au fil des ans, lorsque la loi permettait encore de prélever des organes sur les cadavres pour les exposer au musée de l’anatomie.
« Ce musée est unique au monde car nulle part ailleurs les étudiants en médecine et les chercheurs peuvent observer autant d’organes, de tissus ou de fœtus présentant des malformations », explique Giuseppe Storniello.
Le capitaine n’abandonne pas son navire
Il y a quelques années encore, une équipe composée de deux techniciens et quatre employés aidait le Pr Storniello. Et puis, le gouvernement a décidé de réduire les dépenses de Santé. L’hôpital Forlanini a été fermé et la totalité du personnel transférée. Tout le monde est parti, sauf Giuseppe Storniello qui a refusé d’abandonner son navire. L’an dernier, une pétition demandant le transfert du musée auprès de l’université de médecine a été expédiée aux ministères de la Santé et de l’Éducation. Une opération difficile car « plusieurs pièces extrêmement délicates, pourraient être endommagées » note le professeur Storniello. Une inquiétude superflue, un déménagement étant dans l’immédiat improbable pour des questions budgétaires.
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