Ce pourrait être le premier hôpital français hors de France, si le Koweït valide le projet. Un hôpital privé 100 % consacré à la lutte contre le cancer. L’affaire semble en bonne voie. « Cet hôpital français au Koweït aura une portée internationale », s’est avancée la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, en recevant une délégation officielle du Koweït mardi à Bercy. Ce projet emblématique a vocation à être reproduit dans d’autres villes, d’autres pays. Pour que rayonne la médecine hexagonale.
Le Koweït (4 millions d’habitants) souffre de pathologies spécifiques, liées à la forte consommation de tabac, aux mariages consanguins et aux mauvaises habitudes alimentaires. L’incidence du cancer y est élevée. La maladie frappe les jeunes femmes dix ans plus tôt qu’ailleurs dans le monde.
Le Koweït veut en finir avec l’envoi de patients à l’étranger
Le ministère de la Santé koweïtien, habitué à financer les hospitalisations lourdes à l’étranger, change de cap et souhaite privilégier le transfert de technologies. Son rêve : l’ouverture à Koweït City d’un grand centre de lutte contre le cancer.
L’institut Gustave-Roussy, à Villejuif, a été sollicité pour son expertise. Des études de marché sont en cours, un tour de table est ouvert pour trouver des investisseurs, ainsi qu’un lieu. Deux hypothèses sont sur la table : la construction d’un hôpital, ou la modernisation d’un établissement existant. La seconde piste, plus légère, plus rapide aussi, est privilégiée. Le feu vert du Koweït est attendu au printemps. Les premiers patients pourraient être pris en charge à l’été 2015.
Une possible vitrine du savoir-faire médical français
Gustave-Roussy, qui a déjà ouvert une unité sur le cancer du sein dans l’émirat de Sharjah, tient là un projet d’une tout autre envergure. Cinq personnes sont mobilisées à temps plein sur le projet. À terme, des professionnels de santé pourraient partir sur place en mission. « L’idée, c’est de monter un hôpital managé par des médecins français, en s’appuyant sur la main-d’œuvre experte du Koweït », expose Charles Guépratte, directeur général adjoint de Gustave-Roussy.
Le ministre koweïtien des Finances, Anas Khaled Al Saleh, a été reçu par Jean-Marc Ayrault ce lundi. La médecine française a manifestement sa préférence. « La France est un partenaire stratégique dans le secteur de la santé, estime-t-il. La recherche y est très avancée, et les technologies sont de pointe. » L’hôpital français au Koweït, s’il est approuvé par les plus hautes instances de l’État pétrolier dans les prochaines semaines, deviendra « une vitrine du savoir-faire médical français », s’enthousiasme Nicole Bricq.
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