« Pour la première fois l’assurance maladie investit de l’argent dans une réforme de l’officine ! ». C’est le cri du cœur de Gilles Bonnefond, président de l’Uspo, l’un des deux syndicats majoritaires dans la profession qui a signé l’avenant 11 à la convention pharmaceutique le 21 juillet après cinq mois d’âpres négociations. Même scénario que pour les médecins l’année dernière, l’autre syndicat [la FSPF] a refusé de signer. Le front syndical est rompu. Contrairement à l’Uspo qui voit nombre d’avantages dans ce nouvel avenant, la FSPF a beaucoup de griefs à adresser à l’Uspo. Le principal qui lui est adressé est le montant de l’enveloppe. Initialement, l’assurance maladie avait mis 300 millions d’euros sur la table. Or seuls 280 sont distribués, dont seulement 215 pour les seuls honoraires. Toujours selon la FSPF, cette enveloppe ne permettra pas de compenser les baisses de prix à venir ni les augmentations de charges.
75 millions pour trois nouveaux honoraires
Quel est donc le scénario envisagé dans ce nouvel avenant ? La réforme des honoraires se fera en trois étapes : 2018, 2019 et 2020. En 2018, la première tranche, qui rapportera 70 millions d’euros au réseau officinal, ne touche pas aux honoraires mais diminue la marge sur les produits les plus impactés par les baisses de prix (ceux situés entre 1,91 et 22,90 euros). Ce qui permet selon l’Uspo de réduire de 20 % l’impact des baisses de prix prévue pour 2018.
En 2019, trois nouveaux honoraires sont créés : l’honoraire de dispensation, l’honoraire de dispensation des médicaments spécifiques [médicaments qui nécessitent une surveillance particulière, soit 36 % des dispensations] et l’honoraire de dispensation lié à l’âge [plus de 70 ans et moins de trois ans]. Tous ces honoraires cumulables rapporteront 75 millions d’euros à la profession.
En 2020, un nouvel effort est porté sur la marge commerciale des produits. Les trois honoraires créés en 2019 sont aussi réévalués. Tous les autres honoraires existant déjà dans la précédente convention comme l’honoraire à la boîte sont maintenus, dont le complexe (ordonnance de plus de cinq lignes) même revalorisé. Cette troisième étape (2020) est financée à hauteur de 70 millions d’euros.
L’avenant N°11 est signé. Pour autant, les négociations se poursuivent depuis la rentrée de septembre. A suivre.
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