Alors qu’une proposition de loi sur la réintégration des soignants non-vaccinés est programmée à l’Assemblée nationale, la Fédération hospitalière de France (FHF) réaffirme ce mercredi son soutien clair et net à l’obligation vaccinale. Dans l’attente du nouvel avis de la Haute Autorité de santé (HAS), saisie par le ministre de la Santé, la FHF estime que la réintégration des soignants non-vaccinés « ne devrait pas être à l’ordre du jour, ce pour des raisons éthiques, de santé publique et de protection au travail ».
La Fédération, qui n'a cessé de défendre la vaccination Covid obligatoire des blouses blanches depuis le début de la crise sanitaire, « pour protéger les patients et les équipes hospitalières », rappelle que la question de la vaccination des soignants n'est pas nouvelle. « Les professionnels doivent respecter un principe de vaccination obligatoire contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B », insiste la fédération.
Violences injustifiables
Les enquêtes de la FHF chiffrent à 4 000 – dont environ 500 infirmiers – le nombre de professionnels suspendus sur un total de 1,2 million d'agents. « Ce n’est pas avec cette mesure [la réintégration], susceptible de créer des tensions sur le terrain, que l’on va régler le problème de ressources humaines qui affecte nos établissements depuis des années », recadre aussi Arnaud Robinet, patron de la FHF.
Dans ce contexte, la fédération appelle les parlementaires à ne pas céder à une « fausse bonne idée » qui enverrait un « très mauvais signal aux personnels hospitaliers vaccinés qui sont, eux, tout à fait défavorables à ces réintégrations ». Par ailleurs, elle dénonce les « violences et dégradations injustifiables qui persistent localement sur ce sujet, notamment en Guadeloupe, et apporte son soutien aux équipes ».
Aller plus loin
La réintégration des non-vaccinés avait été rejetée par le gouvernement fin juillet, suivant l'avis de la HAS, de l'Académie de médecine et du Conseil scientifique. Le débat revient sur le devant de la scène alors que l'Italie a autorisé les soignants non vaccinés et suspendus à reprendre le travail.
Interrogé mardi lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), François Braun a souhaité à titre personnel « aller plus loin sur l'obligation vaccinale notamment des professionnels de santé ». Comme la FHF, le ministre estime que le problème des soignants non vaccinés n'est pas vraiment un sujet en métropole. « C'est un sujet aux Antilles, en Guadeloupe en particulier, précise-t-il. On est en train de travailler des propositions, il y a un problème sanitaire et éthique. »
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