Dérive financière, mauvaise gestion, favoritisme, corruption. Voilà les maux qui frappent le Vatican dans « Avarice » et « le Chemin de Croix », des livres rédigés par deux journalistes, Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi, et mis en vente jeudi matin en Italie.
Pour égrener comme un mauvais chapelet les malversations commises par l’entourage du pape, les deux auteurs ont utilisé des documents secrets provenant du Vatican, comme les rapports rédigés par le cabinet d’expertise Pricewaterhouse Coopers. Ces documents concernent les activités commerciales du Saint-Siège, notamment dans le secteur médical.
Dans « Avarice », Emiliano Fittipaldi consacre un chapitre savoureux sur la façon dont sont utilisés les deniers de Saint-Pierre qui devraient permettre de soigner les petits enfants, financer la recherche et les bonnes œuvres de l’hôpital catholique Bambino Gesu.
L’incurie de la curie
Selon Emiliano Fittipaldi, une fondation relevant de cet institut privé mais conventionné avec la Sécurité sociale italienne, a détourné 200 000 euros pour payer les travaux de rénovation de l’appartement occupé par l’ex-numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone. Une deuxième enveloppe de 23 800 euros a été débloquée pour régler la location d’un hélicoptère utilisé en 2012 par le cardinal pour un court déplacement en province.
Ces dépenses sont corroborées par l’ancien grand patron de l’hôpital, Giuseppe Profiti, relevé de ses fonctions en janvier 2015. « C’est vrai, une partie de l’argent déposé chez nous a été utilisée pour restructurer l’appartement du cardinal au prétexte que ces locaux auraient été mis à disposition de la fondation », a déclaré Giuseppe Profiti. Ces accusations sont en revanche démenties par le cardinal Bertone. « J’ai utilisé toutes mes économies pour payer les 300 000 euros réclamés par l’entreprise qui a restructuré mon appartement, mon avocat enquête sur cette histoire de double facturation », affirme l’ancien secrétaire d’État.
A ces magouilles immobilières, s’ajoutent les consultations commanditées par l’hôpital. « Des consultations souvent inutiles comme celle d’un montant de 700 000 euros payés à un cabinet installé à Dubaï. L’hôpital avait organisé un tour de table pour racheter l’institut San Raffaele en Sardaigne. Le capital aurait dû être réparti à hauteur de 50 % à la Qatar Foundation, 25 % à l’hôpital Bambino Gesu et l’entrepreneur Malacaza. L’affaire a capoté mais l’addition a été réglée rubis sur l’ongle », explique Emiliano Fittipaldi.
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