L’enquête nationale de l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) selon laquelle 21 % des internes déclarent avoir travaillé au lendemain d’une garde ("le Quotidien" du 11 septembre) n’a pas laissé insensible la communauté médicale.
Marisol Touraine a adressé une circulaire aux directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS) pour leur demander d’appliquer strictement le repos de sécurité des internes en médecine. Les internes doivent bénéficier d’une plage de repos de 11 heures consécutives à l’issue de 24 heures de travail.
Cette carence du repos de sécurité ne concerne pas seulement les internes. « Les externes sont soumis aux mêmes problématiques et nous souhaitons que l’application d’une plage de repos de sécurité s’applique également pour eux à l’issue de leurs gardes », explique Pierre Catoire, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).
Contre les fausses demi-gardes
Les résultats de l’enquête de l’ISNIH ne surprennent pas le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG). « Une étude menée l’année dernière auprès des internes de médecine générale avait révélé que près de la moitié d’entre eux se déclarait en situation de burn-out », rappelle le syndicat.
Depuis 2002, aucun gouvernement n’a lancé de bilan spécifique de l’application du repos de sécurité ni pour les internes/FFI, ni même pour les médecins thésés, déplorent les jeunes généralistes. Le SNJMG souhaite que dans le cadre du pacte de confiance pour l’hôpital qu’elle vient de présenter, la ministre de la Santé intègre la problématique des gardes et du temps de travail de tous les médecins hospitaliers mais aussi des médecins généralistes en ambulatoire. « Quand les hôpitaux ne bafouent pas la loi, ils sont nombreux à la contourner », affirme le SNJMG. Il souligne que les gardes sont de plus en plus fréquemment scindées en deux demi-gardes pour obliger les internes à travailler le lendemain.
Le syndicat se dit prêt à « participer aux côtés de l’ISNIH à une mobilisation contre ces demi-gardes » et se déclare en faveur du respect de la limite horaire maximale de 48 heures de travail par semaine. Le SNJMG demande de passer de 11 à 10 demi-journées hebdomadaires d’obligations de service des internes et d’aligner la rémunération de leurs gardes sur le SMIC horaire.
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