Prise en charge de cas importés dans un centre référent

Retour d’expérience d’Ebola à l’Hôpital Bégin

Publié le 30/03/2015
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Caisson de transport étanche

Caisson de transport étanche
Crédit photo : Collection HIA Bégin

Automate de biologie délocalisé dans la chambre

Automate de biologie délocalisé dans la chambre
Crédit photo : Collection HIA Bégin

Crédit photo : Collection HIA Bégin

Le virus Ebola est un agent hautement contagieux à risque nosocomial élevé (lire tableau ci-contre), comme en témoigne les près de mille décès survenus en Afrique de l’Ouest chez les soignants de première ligne. À ce jour, en Europe, treize personnels humanitaires infectés ont été évacués par voie aérienne et pris en charge. Un seul cas secondaire de maladie à virus Ebola (MVE) a été observé, chez une infirmière espagnole.

Anticipation et préparation

Dès le printemps 2014, à la lumière des données de surveillance épidémiologique, l’accueil de cas importés de MVE a été anticipé par la mise en place des actions suivantes :

– Détermination de la composition de la cellule de crise et d’une « team Ebola », regroupant les soignants des services de maladies infectieuses et de réanimation ;

– Actualisation des protocoles de prise en charge de la MVE et rédaction de plus de 25 procédures d’hygiène et de soins ;

– Choix des équipements de protection individuels (EPI) à usage unique, assurant la meilleure étanchéité possible (figure 1) ;

– Réalisation de formations aux techniques d’habillage et de déshabillage, à la gestion des déchets et du bionettoyage puis habilitation de plus de 60 soignants par l’équipe d’hygiène ;

– Mise aux normes du laboratoire de biologie P3 ;

– Équipement des secteurs d’isolement des services de maladies infectieuses et de réanimation ;

– Réalisation de séances d’information des personnels et mise à disposition d’un site dédiée à la MVE sur le réseau intranet.

La réalisation de plusieurs exercices de simulation de prise en charge d’un patient « cas suspect » ou « cas avéré », ainsi que l’accueil de plusieurs cas « possibles », ont permis d’optimiser le circuit. Les soignants se sont familiarisés avec les procédures d’habillage et de déshabillage, longues et stressantes, avec comme dogme la rigueur et l’étanchéité.

*Service des maladies infectieuses et tropicales, **Equipe opérationnelle d’hygiène, ***Service de biologie médicale, Hôpital d’Instruction des armées Bégin (HIA), Saint-Mandé
Christophe Rapp*, ** et Audrey Mérens**, ***

Source : Bilan spécialiste