La ministre de la Santé Marisol Touraine a tenté ce vendredi d’apaiser la fronde des sages-femmes en annonçant la poursuite du dialogue jusqu’à fin mars, sans pour autant prendre de décision quant au statut de la profession.
Ce statut, au cœur de la grogne, « évoluera mais il n’y a pas de consensus sur la forme » qu’il doit prendre, « je crois que nous devons encore travailler », a déclaré Marisol Touraine à l’issue d’une table ronde consacrée au rôle des sages-femmes, en présence de Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur).
Une partie de la profession est en grève, à l’appel d’un collectif, depuis plus de deux mois pour une meilleure reconnaissance au sein du système médical.
L’annonce mi-novembre de groupes de travail n’avait pas permis de désamorcer le conflit et le mouvement s’est durci cette semaine (inflation des arrêts maladie, actions locales...). « Je souhaite donc que les travaux se poursuivent d’ici à la fin du mois de mars prochain en y associant les représentants des organisations syndicales des praticiens hospitaliers », a ajouté Marisol Touraine.
Deux voies possibles
Selon elle, il y a deux options sur la table pour les sages-femmes : « rester dans la fonction publique hospitalière ou créer un nouveau cadre [amélioré] à l’extérieur de la fonction publique hospitalière ».
Le collectif demande que les professionnelles exerçant à l’hôpital puissent sortir de la fonction publique et obtenir un statut sur le modèle de celui des médecins. « Notre revendication d’intégrer les personnels médicaux à l’hôpital a été entendue, puisque nous allons travailler avec ces professionnels médicaux autour de la table », a déclaré Caroline Raquin, représentante du collectif, saluant « une avancée ».
De leur côté, les syndicats représentatifs à l’hôpital (CGT, FO, CFDT...) réunis en intersyndicale, sont hostiles à un statut hors fonction publique, qui implique de renoncer à certains avantages. Vendredi, le ministre du Travail Michel Sapin leur avait donné raison, affirmant que le travail des sages-femmes « méritait une reconnaissance » mais qu’elles n’étaient pas des médecins.
Les sages-femmes ont voté ce vendredi 20 décembre la poursuite de leur mouvement, tout en reconnaissant une « ouverture » de la ministre de la Santé Marisol Touraine, a indiqué un membre du collectif à l'AFP. « La grève va se poursuivre », mais « elle doit continuer avec responsabilité pour que la sécurité des patientes et des nouveau-nés soit optimale », a expliqué Adrien Gantois, porte-parole du collectif des sages-femmes, à l'origine de la grève, tout en évoquant « une certaine ouverture » de la part du ministère.
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