La baisse envisagée des tarifs des hôpitaux (1,71 %) et des cliniques (0,53 %) n’en finit pas de faire parler d’elle.
À son tour, le SNPHAR-E (membre de l’intersyndicale Avenir hospitalier) dénonce cette politique budgétaire., inéquitable à ses yeux. Le syndicat s’agace de la « différence de traitement » entre les secteurs public et privé, qu’il associe à une « sanction » de l’hôpital, alors que son « activité a crû de 3,6 % en 2012 tandis que les soins de ville n’ont augmenté que de 0,5 % ».
Dénonçant l’approche « purement tarifaire du financement des hôpitaux publics », les anesthésistes réanimateurs du SNPHAR-E disent ne pas « pouvoir accepter de faire toujours plus d’actes avec de moins en moins de personnel ». Le syndicat en appelle à un « rééquilibrage du financement – 50 % à l’activité et 50 % en dotations – et refuse toute complexification illusoire de la tarification à l’activité (T2A) ».
Financement en tuyaux d’orgue
Le SNPHAR-E rappelle que l’hôpital a « pleinement rempli [son] rôle d’"amortisseur social" » en 2012, dans des conditions de crise associant « faible croissance et difficultés financières des patients ».
Le syndicat estime surtout que l’arbitrage tarifaire pour 2013 est révélateur d’une « tare majeure » du système de santé français : « son financement cloisonné en tuyaux d’orgue (ville, hôpital, médico-social) qui ignore complètement la transversalité des parcours de soins ».
Le SNPHAR-E fustige enfin deux autres « différences de traitement » : d’une part, les cliniques sont les seules à bénéficier des effets du pacte de compétitivité (réduction de leurs charges sociales) ; en maintenant le gel des dotations MIGAG, les tutelles « ne respectent pas leur engagement initial » d’autre part. C’est donc une « triple peine » qu’on inflige à l’hôpital public, regrette le syndicat.
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