Une consultation consacrée à la prise en charge des complications associées aux tatouages a ouvert à l’hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP), et aura dorénavant lieu un vendredi par mois.
Selon un sondage IFOP, 14 % des Français seraient tatoués. La fréquence des complications n’est pas connue, mais une étude allemande datant de 2010 l’estime à 6 %. Il s’agit généralement d’inflammations, d’infections ou de réactions allergiques, liées aux produits utilisés et aux conditions hygiéniques de réalisation du tatouage.
Allergies, infections et lésions tumorales
Le Dr Nicolas Kluger, qui s’est spécialisé sur le sujet depuis une dizaine d’années, est en charge de cette consultation au sein du service de dermatologie du Pr Vincent Descamps. Il s’est appuyé sur des expériences similaires ayant eu lieu au Danemark et aux Pays-Bas.
« Nous observons beaucoup d’allergies, surtout avec les encres de couleur rouge, violette, rose, qui occasionnent des gonflements, des papules, des nodules, de fortes démangeaisons et des douleurs très localisées, avec un tatouage qui devient très moche, prend un aspect de chou-fleur… », indique-t-il au « Quotidien ». « Des infections locales peuvent aussi survenir, quand il y a eu une erreur d’asepsie ou que le client n’a pas respecté les soins locaux recommandés par le tatoueur. On observe aussi des lésions tumorales ou des mélanomes qui peuvent être masqués par le tatouage. »
Même si les patients, ou les tatoueurs, peuvent contacter directement l’hôpital, « mieux vaut qu’ils soient adressés par leur généraliste ou leur dermatologue, afin de connaître leur parcours de soins », précise le Dr Kluger. « Sur place, nous pouvons réaliser une biopsie et mettre en place le traitement, en concertation avec le médecin qui nous aura adressé le patient. » Cette consultation a aussi pour but de développer la recherche sur le sujet, et de conseiller certains patients spécifiques souhaitant se faire tatouer (par exemple, quand ils sont sous traitement biologique).
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