La Fédération hospitalière de France (FHF) vient de déposer un recours contre l’accord sur le temps de travail signé l’hiver dernier entre la ministre de la Santé et les urgentistes de l’AMUF-CGT.
La FHF, accompagnée des conférences des directeurs et présidents de CME, reproche à l’instruction ministérielle de se focaliser sur les conditions de travail des urgentistes sans prendre en compte l’approche « globale » de la gestion de l’hôpital. « La FHF et les conférences ont accueilli avec réserve l’accord de décembre destiné à une seule catégorie de personnel et qui a pour effet de neutraliser 20 % de leur temps de travail », écrit l’instance présidée par Frédéric Valletoux.
Faute de concertation préalable et de mesures d’accompagnement de cet accord de décembre 2014, la FHF craint en réalité que la réforme entraîne une « aggravation de la pénibilité du travail des médecins urgentistes », une « désorganisation » de l’offre de soins et un accès aux soins « plus difficile » pour les patients.
« Agression scandaleuse » pour l’AMUF-CGT
L’AMUF-CGT a aussitôt protesté contre cette « agression scandaleuse » de la FHF, « censée représenter le monde hospitalier ». « Cet accord découle directement de l’application de la directive européenne sur le temps de travail à laquelle la France devait se conformer depuis de nombreuses années. La FHF serait-elle au-dessus de la législation européenne ? La FHF se prend-elle pour un parti politique afin de servir la droite ? », tacle le syndicat de Patrick Pelloux.
La FHF réclame à Marisol Touraine une rencontre pour replacer l’accord urgentiste « dans un cadre global et cohérent ». De leur côté, les urgentistes appellent la ministre à « prendre toutes les mesures » pour que les directeurs d’hôpitaux mettent en application « sans délai » la réforme négociée.
L’AMUF précise que l’accord urgentiste a vocation à s’étendre aux autres spécialités, comme l’a aussi rappelé Jacky Le Menn dans son rapport sur l’attractivité des carrières hospitalières.
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