Le bassin de Troyes, dans l’Aube, manque de médecins : il n’y a que 231 généralistes pour 300 000 personnes. Décidé à améliorer l’accès aux soins, et à regagner la confiance des professionnels, le centre hospitalier s’implique dans la e-santé depuis 2009. Son projet a été présenté au forum WoHIT, la semaine dernière, à Nice.
L’hôpital a ainsi déployé un dossier médical personnel qui regroupe 15 000 inscrits et 150 médecins de ville connectés. Un système d’archivage des images numériques a également été mis en place, auquel 450 médecins de ville envoient régulièrement clichés et comptes rendus.
Géolocalisation et télédiagnostic
La télémédecine est devenue routinière à Troyes. Chaque jour, la régulation du SAMU se sert d’un système de géolocalisation pour repérer où se trouve chacune des 40 ambulances privées du département. Une télé-cabine a été installée à l’hôpital pour prendre en charge les AVC, et éviter les deux heures de transport vers Reims. Le patient aux urgences de Troyes est filmé en caméra HD. À 110 km de là, un neurologue examine les signes cliniques et analyse les IRM. C’est lui, le spécialiste rémois, qui prescrit le dosage pour la thrombolyse que réalisera l’urgentiste. En six mois, affirme l’hôpital de Troyes, onze vies auraient ainsi été sauvées.
L’hôpital de Troyes, parfois, sert à son tour de référent. Le petit centre hospitalier de Bourbonne-les-Bains n’a pas de radiologue pour interpréter les clichés que prennent ses manipulateurs radio. Il a pris l’habitude de les envoyer à l’hôpital de Troyes, qui réceptionne les images au sein de son système d’archivage. Un radiologue troyen procède alors à la lecture et à l’analyse.
Le déploiement de la télémédecine a un coût, mais elle est aussi source d’importantes économies, souligne le directeur du système d’information du CH de Troyes, Michaël de Block.
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