Plusieurs ORL libéraux et hospitaliers s’affrontent autour de la création d’un cabinet de consultations de spécialistes à Hennebont, ville moyenne située à 15 kilomètres de Lorient (Morbihan).
L’affaire prend son origine avec le départ à la retraite prévu à la fin de l’année du Dr Emmanuel Valton, ORL libéral à Hennebont et à temps partiel au centre hospitalier de Lorient.
Tandis que trois oto-rhinos libéraux installés à Lorient envisageaient de reprendre sa patientèle sous la forme de vacations en activité multisites, l’hôpital a élaboré un projet de consultations externes en ORL qui seraient assurées par plusieurs praticiens hospitaliers, dans un autre local loué à un bailleur privé, situé à quelques dizaines de mètres du cabinet libéral en question.
Concurrence déloyale
Les libéraux qui ont déjà obtenu l’autorisation d’exercice auprès du Conseil de l’Ordre, estiment que cette intrusion de l’hôpital dans le champ ambulatoire n’est rien d’autre qu’une forme de « concurrence déloyale ».
Les praticiens ont alerté plusieurs syndicats, l’Ordre et l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne sur cette « situation ubuesque », « qui ne repose sur aucune logique de contrainte ou nécessité de santé publique ».
L’ARS a confirmé au « Quotidien » que « le dossier est en cours d’instruction », sans plus de commentaire. De son côté, Thierry Gamond-Rius, directeur de l’établissement, avoue ne pas « avoir anticipé de tel remous » de la part du monde libéral. « Nous ne faisons que poursuivre l’activité chirurgicale qu’assurait le Dr Valton. Nous sommes financés sur le même modèle que les cliniques. Sans aucune volonté agressive, nous avions tout intérêt à assurer notre présence à Hennebont et ainsi préserver notre filière de recrutement à la chirurgie. » L’hôpital confirme l’ouverture de cette consultation avancée à juin 2015.
Avant-goût de la loi de santé ?
Pour leur part, les médecins spécialistes syndiqués de la FMF voient dans cette affaire locale un avant-goût des dommages de la future loi de santé, que l’Assemblée vient de voter. « Nous assistons à la destruction du tissu ambulatoire par les ARS, qui pourront bientôt régenter comme bon leur semble la médecine de ville », affirme le Dr Benoît Feger, président du syndicat, lui-même ORL.
En décembre dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine rappelait sa volonté de faciliter la mise en place de postes partagés de praticien hospitalier et de consultations avancées, dans le cadre de la création des groupements hospitaliers de territoires (GHT).
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