Depuis vendredi 21 septembre, les agents du service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) du Var disposent d'un nouvel équipement pour le moins étonnant. Le SAMU 83 a en effet décidé de proposer à ses soignants des gilets pare-balles lors de certaines interventions.
Fusillade, milieu carcéral, événements terroristes
« C'est une demande qui émane des équipes depuis maintenant plusieurs années », indique au « Quotidien » le Dr Laurent Bécé, directeur médical du SAMU 83.
Le service a dressé une série de missions « à haut risque potentiel » pour lesquelles l'usage d'un gilet pare-balles est « fortement recommandé ». Parmi celles-ci, on note les interventions en milieu carcéral, les prises en charge de plaies par armes à feu ou armes blanches, les « événements terroristes dimensionnant ou isolés » et les interventions dans les « cités sensibles ».
« Quand on arrive sur les lieux d'une fusillade, il peut arriver que les tireurs ne soient pas encore neutralisés malgré la présence des forces de l'ordre, c'est une situation d'insécurité relative », illustre le Dr Bécé.
Dans la liste figurent également les situations incluant la prise en charge de « patients agités, violents et/ou psychiatriques » dans le cadre par exemple de soins psychiatriques sur demande d'un tiers (SPDT) ou sur décision du représentant de l'État (SPDRE).
Moins de dix usages par an
Trois kits de trois gilets ont été distribués aux smuristes de Toulon et de la Seyne-sur-Mer. Les mentions « médecin », « infirmier » ou « ambulancier » peuvent être inscrites sur les tenues pour faciliter l'identification des professionnels sur le terrain.
Pas question pour autant d'élargir le périmètre d'intervention prévient le Dr Bécé. « La présence de ces gilets pare-balles dans les camions du SMUR ne veut pas dire que nous sommes disposés à faire plus de choses ou à travailler dans des conditions de sécurité moins strictes. »
Pas question non plus de porter les gilets à chaque intervention. Au quotidien, les équipes travaillent sans, c'est un équipement réservé aux situations exceptionnelles, que le médecin chiffre à moins de dix par an. « Nous ne prévoyons pas de les utiliser plus de sept ou huit fois par an maximum », estime l'urgentiste.
Par la même occasion, des tenues de secours routiers ont été commandées. Constituées de casques et de gants, elles visent à protéger les soignants des projections (poussière, taule, verre ...) causées par les outils de désincarcération des pompiers.
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