35 % des patients admis aux urgences pourraient être pris en charge par la médecine de ville et 12 % du temps de travail des praticiens libéraux est, en moyenne, consacré aux soins non programmés : sur ces bases, l'ARS et l'URPS-ML Grand Est viennent de lancer un service qui vise à désengorger les urgences du Bas-Rhin en invitant les patients à composer le 116 117 en cas d'urgence ressentie.
Fonctionnel du lundi au vendredi entre 8 heures et 20 heures, le numéro gratuit 116 117 met en relation les patients avec un médecin régulateur chargé d'établir un pré-diagnostic avant d'orienter au besoin vers un confrère effecteur, grâce à une application mobile dédiée (Entr'Actes).
La notification sur mobile est prioritairement adressée au médecin traitant puis, s'il n'est pas disponible, aux autres praticiens du secteur abonnés à la plateforme (qui sont informés de la localisation du patient et peuvent accepter ou refuser). Dès qu'un médecin accepte, le rendez-vous est fixé selon les disponibilités, au cabinet de préférence, ou à domicile en dernier recours. « L'objectif est d'enrayer la croissance à deux chiffres de la fréquentation des urgences du CHU de Strasbourg notamment », souligne le Dr Guilaine Kieffer-Desgrippes, présidente de l'URPS-ML, qui salue « le volontarisme » des médecins du département. Actuellement, 130 généralistes libéraux (sur 1 000 environ) sont engagés. « On veut doubler ou tripler ce chiffre d'ici à la fin de l'année », déclare le Dr Kieffer-Desgrippes.
15 euros d'intéressement par acte
Une chargée de mission sillonne la région pour convaincre les médecins libéraux de s'inscrire dans le dispositif 116 117. « C'est gratuit pour eux », argumente le Dr Kieffer-Desgrippes. « Ils n'ont qu'à télécharger l'appli sur leur smartphone et attendre qu'on les sollicite. » Les praticiens bénéficient d'une majoration de 15 euros pour chaque acte réalisé grâce à l'application.
La plate-forme s'inscrit dans un cadre expérimental financé par l'ARS sur trois ans. Un coût estimé à 300 000 euros par an qui inclut la rémunération d'une soixantaine de médecins régulateurs et d'un assistant de régulation médicale (ARM) à temps plein, la maintenance et le financement de l'intéressement accordé aux praticiens engagés.
Une campagne de communication (flyers grand public) a démarré cette semaine pour populariser le numéro auprès des patients. « Il faut leur faire comprendre qu'appeler le 116 117 plutôt qu'aller aux urgences est, in fine, un geste citoyen », explique le Dr Kieffer-Desgrippes.
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