« J’étais un blessé de guerre, dans un pays en paix ». C’était il y a quatre ans. Le journaliste Philippe Lançon sortait vivant, mais défiguré, du carnage de Charlie Hebdo. Son témoignage, raconté dans « Le lambeau » revient sur ce calvaire, et en dit long aussi sur les nouveaux défis que doit relever le monde de la santé. Ces dernières années, les services d’urgence s'y sont préparés. Une anticipation qui est pour beaucoup dans leur réactivité lors des sanglants attentats du 13 novembre 2015. Le matin même, une simulation grandeur nature avait en effet mobilisé les SAMU… La clé de l'efficacité des « plans blancs » tient aussi, en ces circonstances, aux acquis de la médecine militaire : avec tri adapté à l’urgence et « damage control » pour gérer les blessés par armes de guerre. Ces méthodes sont désormais enseignées en fac, le but étant d'y former de plus en plus de médecins. Reste qu'en aval, la prise en charge au long cours du stress post-traumatique et le parcours de soins sont à améliorer. Des structures ad hoc ont été récemment mises en place. Il est temps. De récentes études montrant que trop de victimes ne bénéficient pas d'un suivi psychologique, à l'instar du personnage incarné par Vincent Lacoste dans « Amanda », le film bouleversant de Mikhaël Hers.
Au total, ces événements tragiques – en décembre, celui de Strasbourg est encore venu le rappeler — interrogent le fonctionnement du système de soins. Chez les politiques, la tentation est d'ailleurs grande de l'impliquer davantage. Parfois au-delà du raisonnable. Tel cet ancien ministre de l’Intérieur qui, après le drame du Bataclan, réclama des psychiatres un rôle proactif dans le repérage des individus en voie de radicalisation. Dans la profession, le tollé fut immédiat. Car même si elle est amenée à jouer un rôle croissant dans ces situations, la médecine doit aussi pouvoir rester à sa place.
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Mobilisation générale
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Publié le 07/01/2019
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Jean Paillard
Crédit photo : S. Toubon
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Source : Le Quotidien du médecin: 9713
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