« Dans 90 % des cas, les traumatismes de l'abdomen sont fermés : accident de la route, chute sur coin de table. Sinon, il s’agira plus volontiers d’un trauma pénétrant par arme blanche ou à feu. Cette proportion de 90/10 concerne la France : aux États-Unis, on est parfois presque à 50/50 », explique le Dr Anatole Harrois, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital de Bicêtre. Dans le cas d’un trauma fermé, la mortalité est de 12 à 18 %. « Dans un contexte d’accidentologie, ce trauma est en effet rarement isolé. Le patient doit d'ailleurs toujours être considéré comme un polytraumatisé potentiel et il faut rechercher d’autres lésions, notamment thoraciques, crâniennes », indique-t-il.
Le décès relève de deux mécanismes. « L’hémorragie à cause de la rupture de vaisseaux ou d’organes pleins (rate, foie, reins), ou une infection au niveau d’un tube digestif perforé », indique le Dr Harrois. En cas de menace vitale, l'échographie abdominale sera le premier examen à réaliser, « qui peut permettre d’orienter très vite vers le bon geste chirurgical », précise-t-il, et sera accompagnée d'une radio du thorax.
Si la situation est moins urgente, l’examen de référence est le scanner avec produits de contraste. « Il y a quand même un bémol, prévient le Dr Harrois : dans 25 % des cas, le scanner peut passer à côté d’une perforation du tube digestif. En effet le tube peut se spasmer et l’air ne va pas sortir tout de suite ».
Entretien avec le Dr Anatole Harrois, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital de Bicêtre
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