À 23 ans, Anne-Lise Beaumont, étudiante de l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI), est sortie major des épreuves classantes nationales (ECNi) 2017. Passionnée de recherche, elle vise un double doctorat et la spécialité de maladies infectieuses et tropicales.
LE QUOTIDIEN : Vous êtes major des ECN 2017 sur 8370 étudiants classés. Quelle est votre impression ?
Anne-Lise Beaumont : Ça me fait très plaisir ! Je vais pouvoir suivre la spécialité de mon choix. Ça me donne envie de remercier toutes les personnes avec qui j'ai travaillé et révisé, mais aussi les médecins et les professeurs qui m'ont formée pendant mon externat.
Quelle formation avez-vous suivie ?
J'ai commencé à Tours d'où je suis originaire, puis j'ai intégré à la fin de la deuxième année de médecine l'École de l'Inserm [Liliane Bettencourt] après une sélection pour faire un cursus « Médecine et Recherche ». En troisième année, je n'avais pas l'obligation d'aller à Paris, je suivais des enseignements à Tours, puis j'ai réalisé un stage de six mois dans un laboratoire travaillant sur l'autisme.
C'est un cursus assez élitiste, une vingtaine d'étudiants seulement intègrent cette école. C'est une volonté de l'Inserm de promouvoir les valences médecine/sciences pour former des chercheurs qui ont aussi la qualité des médecins. Je suis très intéressée par la recherche. Je me suis arrêtée une année pour réaliser un Master 2 de neurosciences à l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. J'ai finalement effectué mon externat à Paris.
Avec cet emploi du temps chargé, comment avez-vous mené de front l'école, les stages et la préparation aux ECNi ?
On commence à les préparer dès le début de la formation ! J'ai toujours choisi des stages formateurs et « prenants » dans lesquels je m'investis énormément. Je ne regarde pas ma montre et je fais les choses jusqu'au bout.
Ce qui m'a beaucoup aidée est le travail en groupe. Avec quatre amis, depuis deux ans, nous travaillons ensemble au moins une fois par semaine. Nous sommes aussi partis réviser dans le Lot pour s'isoler et pour le calme. Je leur dois beaucoup, c'était très motivant et j'ai appris. Je n'ai pas fait d'impasse.
Pour me défouler, je faisais de la course à pied très régulièrement, surtout à l'approche du concours. Mais ce qui m'a permis de tenir, c'est de garder du temps pour voir ma famille et garder le contact avec tous mes amis qui sont en dehors de médecine. À force de travailler toute la journée, on s'enferme dans le monde médical mais c'est primordial de rester ouvert et ne pas oublier qu'il n'y a pas que les ECN dans la vie.
Comment avez-vous vécu l'annulation des épreuves ?
Ça a été très difficile et éprouvant pour tout le monde. La première épreuve [lundi 19 juin NDLR], on s'y attendait. En revanche, repasser la seconde épreuve parce qu'il n'y a pas eu de vérification des sujets, c'était dur à vivre. J'espère que des modifications seront apportées dans l'avenir pour qu'aucune autre génération de carabins ne revive ça.
Quelle spécialité choisirez-vous ?
J'hésitais avec la neurologie après mon expérience dans les neurosciences. Mais je choisirai le nouveau co-DES « maladies infectieuses et tropicales » à Paris. Ce qui me plaît, c'est l'extraordinaire diversité de pathologies. En plus, cette spécialité est très compatible avec la recherche car de nouvelles maladies émergent et il faut progresser dans ce domaine.
L'idée de l'École de l'Inserm est d'obtenir un double doctorat. Je vais réaliser une thèse de sciences à temps plein, soit au cours de l'internat, soit après. Cette spécialité permet également de faire de l'humanitaire et ça me séduit.
Dans l'immédiat, je vais partir en Tanzanie et au Kenya pour le mois de juillet, en sac à dos. J'ai prévu d'aller aussi à Zanzibar. Fin août, sur la base du volontariat, je retourne à l'hôpital pour un stage en maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine juste avant de débuter l'internat !
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