Le profil type de l'étudiant en PACES se dégage : bac S avec mention, parent exerçant dans le secteur de la santé, vocation assez précoce et information solide sur le cursus à venir, détaille une vaste enquête* corédigée par l'université de Bretagne Occidentale et de Rennes 1.
En 2016, les deux facs ont suivi 955 néo-bacheliers ayant opté pour une PACES afin de comprendre l'attrait puissant pour cette formation malgré la sélectivité du concours. Avant le début d'année universitaire, les auteures ont étudié les déterminants du choix, les conditions dans lesquelles s'effectue l'orientation et les intentions professionnelles des étudiants.
98 % de bac S, orientation choisie
La quasi-totalité des participants à l'étude sont issus d'un bac scientifique. 28 % ont obtenu une mention « très bien », 27 % une mention « bien » et 26 % « assez bien ».
Ces lycéens tentés par la PACES sont issus de milieux favorisés : 41 % des sondés ont un père appartenant à la catégorie « cadres, professions intellectuelles supérieures, professions libérales » et un tiers ont une mère de cette même catégorie. Une majorité de lycéens déclarent avoir un proche – parents, frères et sœurs, grands-parents, oncles et tantes ainsi que cousins et cousines – dans le milieu de la santé.
97,5 % des étudiants avaient placé la PACES comme premier vœu pour leurs études supérieures témoignant d'une orientation choisie et étudiée au préalable. Un tiers seulement a formulé d'autres vœux. Les bacheliers ayant formulé un vœu unique en PACES sont plus souvent des bacs avec mention TB ou B, spécialité physique-chimie ou mathématiques, et issus de milieux sociaux favorisés.
Vocation précoce, chirurgie en pointe
Autre résultat : 31 % des sondés ont choisi dès le collège de faire une PACES. 14,1 % ont même déclaré vouloir cette orientation « depuis toujours » et seuls 19,7 % se sont décidés plus tardivement, en terminale.
Interrogés sur leurs aspirations professionnelles, huit néo-bacheliers sur dix entrant en PACES avaient une idée précise du métier souhaité. Ainsi, 21,3 % veulent devenir chirurgien, 20 % pédiatre et 18,6 % généraliste. Sont cités ensuite les métiers de sage-femme (13 %), kinésithérapeute (11 %), urgentiste (10 %) et neurologue (7%). « La projection dans un avenir professionnel est très variable selon le genre, le niveau scolaire et le milieu social d'origine », peut-on lire. Une femme sur quatre cite prioritairement la profession de pédiatre tandis que les hommes citent en premier médecin généraliste.
Se sentir utile avant un revenu confortable
Les motivations (voir tableau) des néo-bacheliers ont été passées au peigne fin (plusieurs réponses possibles) : 90 % veulent d'abord exercer un métier de la santé pour se sentir utile, 68 % ont un intérêt pour le relationnel et 57 % pour le soin. La moitié des bacheliers marquent leur intérêt pour les matières scientifiques. Seuls 27 % citent le revenu confortable et l'emploi assuré comme des déterminants dans leur choix.
Leur niveau d'information sur les études de santé semble très correct (score de 7 sur 10). Plus de 85 % des néo-bacheliers savaient qu'ils assisteraient à des cours retransmis en amphi, connaissaient le nombre d'heures de cours par semaine (hors travail personnel) et avaient conscience qu'ils avaient droit à une seconde chance. Le taux de réussite est bien assimilé pour trois-quarts d'entre eux. En revanche, le numerus clausus reste nébuleux pour 55 % !
Les lycéens associent la PACES au travail intensif (76 %), à l'organisation et aux méthodes de travail (66 %), à la mémorisation (39 %) et à la compétition (21,4 %). Un tiers des sondés estiment qu'il faut fournir entre 46 et 60 heures de travail personnel. En revanche, pour réussir, les jeunes estiment qu'il faut d'abord des capacités d'organisation (73 %) associées à une bonne capacité de mémorisation (56 %).
Taux de réussite de 13,9 %
Les néo-bacheliers ont un optimisme chevillé au corps : huit étudiants PACES sur 10 pensent avoir une chance de réussir du premier coup le concours, tout en connaissant son extrême sélectivité.
Finalement, 133 étudiants (sur les 955 sondés) ont été admis à un concours santé dès la première tentative. Tous sont titulaires d'un bac S et les trois quarts ont obtenu une mention très bien au bac (21% une mention bien). Les auteures notent (parmi les candidats ayant réussi) une « surreprésentation des garçons, des lycéens issus de milieux sociaux favorisés socialement et culturellement ainsi qu'une surreprésentation des lycéens ayant déjà au moins un parent travaillant dans le domaine de la santé ».
En revanche, « vouloir faire des études de santé depuis très longtemps n'est pas gage de réussite ». Les bacheliers s'étant décidés sur le tard ont un peu plus souvent été admis...
* Enquête réalisée par Cécile Creac'h et Mariette Blanc. Les questions ont été envoyées par mail. Après trois relances, 955 néobacheliers 2016 ont participé. Une prochaine étude s'intéressera au devenir des doublants qui ont suivi leur deuxième PACES en 2017-2018.
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