Après la mobilisation d'étudiants franciliens, une centaine de carabins nantais ont entamé ce lundi une grève de cinq jours pour protester contre le déroulement des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) 2017 ainsi que leurs conditions de formation, ont annoncé dans un communiqué plusieurs étudiants de la faculté de Nantes.
Les organisateurs Maël et Florian, deux sixième année ayant passé les ECN en juin, souhaitent par cette initiative locale « maintenir la pression sur les ministères ». « Nous restons vigilants » sur les gages donnés par Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, et le Pr Agnès Buzyn, ministre de la Santé, expliquent-ils.
Au cours de cette semaine de grève, une mobilisation des externes est prévue devant le CHU Nantais le 26 juillet à 14 heures. L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) viendra également rencontrer les étudiants pour discuter de la refonte du second cycle.
Relecture des sujets ECN avec des internes
Dans le préavis de grève adressée à la direction du centre hospitalier de Nantes, les externes expliquent vivre « une profonde souffrance morale » liée aux ECN et aux « conditions d'apprentissage en stage ». « Nous avons tous été outrés par les faits ayant mené au fiasco des ECNi », précisent-ils.
Les Nantais ont formulé plusieurs mesures d'urgences pour les ECNi 2018 dont certaines allongent la liste déjà établie par l'ANEMF. Ils désirent notamment la création de sujets inédits ainsi qu'une relecture active des sujets « avec l'intégration d'anciens étudiants qui ont un regard plus proche sur le contenu et la formulation ». Ils plaident aussi pour la publication d'une correction officielle par le Conseil scientifique et le Centre national de gestion (CNG) et l'absence totale de conflit d'intérêts pour les PU-PH susceptibles de créer des dossiers. Enfin, ils souhaitent la mise en place de sanctions dissuasives à l'encontre des PU-PH à l'origine du fiasco et pour les futurs ECN. « Deux années de suite, le même PU-PH a fait fuiter un dossier en conférence dans sa faculté. Il est depuis un an jugé en commission sans sanction prise pour l'instant », ajoutent-ils.
Suppression des ECN
Dans un second temps, les étudiants réclament des actions pour améliorer leurs compétences cliniques. « Les étudiants en médecine se sentent très peu considérés par leurs aînés, voire dévalorisée, soulignent-ils. Dans plusieurs services leur rôle est purement administratif sans aucun apprentissage (...). Nous sommes souvent livrés à nous-mêmes dans des situations qui dépassent nos compétences ».
Ils se sont également prononcés pour la suppression des ECN et de toute méthode de classement lors du passage en troisième cycle. « Le travail fourni pour les ECN détourne souvent les étudiants de leur formation clinique en stage au profit du bachotage pour répondre à des QCM. Il apparaît aussi que ce classement hiérarchisant est source d'anxiété chez les étudiants », précisent-ils. Enfin, ils veulent aussi déployer le contrôle continu au sein des facs et renforcer la prise en charge des risques psychosociaux.
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