À l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), les tablettes tactiles ont remplacé les stylos et feuilles de brouillon sur les tables d’examens des étudiants en sixième année de médecine.
Ce lundi, l’ambiance est plutôt détendue dans cet amphithéâtre moderne où 127 étudiants s’apprêtent à plancher pendant trois jours sur les ECNi-tests. « La seule chose que nous craignons ce sont les bugs ... », confie avant le début de l’examen, Camille, l’une des candidates, tablette en main. Cette épreuve blanche est une étape cruciale avant l’informatisation des ECN prévues du 20 au 24 juin prochains. « C’est une première mondiale, explique le Pr Djillali Annane, doyen de l’UFR des sciences de la santé de Versailles. Tous les étudiants d’une même filière passent ensemble des épreuves par voie numérique. » Pour les étudiants aussi, ce test est important pour évaluer les connaissances acquises pendant toutes leurs années d’études et se jauger avant les « vrais ECN ». « Ce matin, l’identification sur la plateforme et les essais de connexions se sont bien déroulés, maintenant on verra lors de l’épreuve », raconte un étudiant avec le sourire. Le CNG, organisateur des ECN, s’assure que les 34 centres d’examens sont prêts avant de télécharger les sujets sur les tablettes des plus de 8 300 candidats.
Des dysfonctionnements selon le CNG, un fiasco selon l’ANEMF
Seulement, à 14 heures, deux facultés rencontrent des premières difficultés de connexion, retardant de quelques minutes le début de l’épreuve à l’échelle nationale. Les futurs médecins pestent dans la salle. Le premier dossier clinique progressif finit par tomber sur les tablettes. Plus un bruit, les étudiants bûchent. Très vite, les premiers bugs surviennent : pas d’accès à la suite de l’exercice, impossibilité de valider les réponses, messages d’erreurs. Les serveurs sont saturés. Le CNG décide d’annuler l’épreuve à 16 heures. Il essuiera un nouvel échec le deuxième jour des épreuves après à peine trente minutes de composition. Désarçonnés et en colère, les étudiants ne tardent pas à réagir sur les réseaux sociaux en fustigeant les organisateurs, qui selon eux, ne prennent pas au sérieux les ECNi et le travail abattu pour ces examens. « Les ECNi, on nous en parle depuis ma P1, ils ont eu des années pour les préparer ! C’est un manque de respect », s’insurge un D4 de la fac de Strasbourg.
Le CNG, comme le ministère de la Santé, reconnaissent des « dysfonctionnements » mais « restent confiants », estimant que ces anomalies peuvent être corrigées. Le CNG tire même des points positifs : l’organisation multisites fonctionne, la coordination entre facs aussi et le réseau Renater qui héberge les sujets est opérationnel. Un bilan doit être réalisé avec les doyens de chaque UFR et le CNG pour tirer les enseignements de ces trois journées. Une deuxième session-test d’ECNi est programmée en mars 2016, avant le grand saut le 20 juin. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) apprécie modérément cet enthousiasme relevant de la méthode Coué. Pour les carabins, cette succession des ratés des dernières semaines pose la question de la faisabilité des ECNi dès juin 2016. « C’est inquiétant et la situation est particulièrement tendue entre les étudiants et le CNG », souligne son président Sébastien Foucher. « L’optimisme invariable du CNG doit cesser : ces tests sont un fiasco, la plate-forme est en carton, a-t-il encore réagi sur Twitter. Il faut un investissement d’urgence. On ne joue pas avec l’avenir des étudiants. »
À six mois des ECNi, l’enjeu est capital. Pour les étudiants comme pour le ministère de la santé, il est hors de question de faire marche arrière en revenant à des ECN au format papier.
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