• Sortir la formation du tout hôpital
Les généralistes s’installent à 39 ans, après une période de remplacement. Mais les carabins méconnaissent la médecine générale. Seulement 50 % la découvrent en stage pendant le 2e cycle, alors que ce dernier est obligatoire depuis 1997. « Aujourd’hui, les internes ne sont pas opérationnels à l’issue de leur formation, clame Julien Poimboeuf, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Nous n’avons qu’une information d’une demi-journée pendant notre cursus pour nous expliquer les démarches à suivre pour s’installer en cabinet, cela ne suffit pas ».
Les dispositifs d’aides à l’installation (CESP, mesures fiscales, praticien territorial…) n’y changent pas grand chose, les futurs médecins s’estiment démunis. « On ne nous apprend pas la culture de l’entreprenariat, affirme Julien Poimboeuf. Il faut sortir les études du tout hôpital et ouvrir notre formation à l’ambulatoire ».
• Redorer le blason universitaire de la discipline
La médecine générale est une spécialité d’internat reconnue par un DES depuis 2004 et la création des épreuves classantes nationales (ECN). Mais la discipline peine à gagner ses galons et la filière universitaire de médecine générale reste le parent pauvre des UFR. L’enseignement de la moitié des médecins libéraux ne constitue qu’un département au sein de la sous-commission de médecine interne. Les engagements de Roselyne Bachelot n’ont jamais été respectés : 20 postes d’enseignants titulaires, 30 maîtres de conférence associés et 50 chefs de clinique devaient être nommés chaque année pendant 4 ans. Au final, les professeurs ne sont que 37 titulaires, 175 associés et 87 chefs de clinique. « Nous ne pouvons pas assurer l’enseignement de tous les étudiants et internes », déplore le Pr Vincent Renard, président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE). « Il faut nous donner les moyens de recruter, former et encadrer les maîtres de stage », explique le Dr Matthieu Calafiore, président du SNEMG. Les chefs de clinique de médecine générale sont en attente d’un statut de post-clinicat. Et la profession attend les critères du label des maisons de santé universitaires.
• Combler les trous de mémoire de la convention
Après la signature de l’avenant 8 ce devait « la » prochaine grande négociation : celle autour de la médecine de proximité, au premier semestre 2013. L’idée était d’orienter la prise en charge des patients vers de nouveaux services et parcours de soins, en soutenant des équipes pluriprofessionnelles désormais mieux structurées dont la coordination serait renforcée. Le PLFSS 2013 prévoyait la possibilité, dans le cadre des accords interpro, de rémunérer (sous un mode forfaitaire) les professionnels qui assurent des services coordonnés. Objectif : dégager du temps médical (secrétariat, informatique), mieux assurer la prévention et le dépistage mais aussi prendre des engagements concrets sur un territoire (accueil continu des patients, extension des horaires...). Un an après, les travaux n’ont pas démarré. Marisol Touraine devrait relancer ce chantier en mobilisant l’assurance-maladie et les ARS : lancement des protocoles Asalée de coopération médecin/infirmier, parcours de santé des personnes âgées (PAERPA)...
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