LE QUOTIDIEN - Quel a été votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
GAUTHIER ELOY - Je veux devenir médecin depuis que je suis au lycée. J’ai obtenu un BAC S spécialité physique à Montbéliard. A partir de la première année, j’ai toujours été classé dans les dix premiers de ma promo. Mais la médecine n’est pas une tradition familiale ; il n’y a aucun médecin dans la famille. Mon père est directeur d’entreprise et ma mère est secrétaire médicale.
Comment vous êtes-vous préparé à ces ECN ?
J’ai commencé à me préparer depuis le début de l’externat. Je me suis construit un programme de révisions. J’ai travaillé en augmentant le rythme au fur et à mesure des années en révisant toutes les matières à part égale, proportionnellement à l’importance des matières dans le concours. Je n’ai fait aucune impasse. Le programme est fastidieux, mais il faut le suivre. Le dernier mois, j’ai vraiment ciblé les matières les plus importantes. J’ai passé aussi 4 concours blancs dans l’année.
Quel était le déroulement d’une journée-type l’an dernier ?
En sixième année, à la faculté de médecine de Strasbourg, on est en stage le matin et en conférence l’après-midi. J’ai réalisé des stages dans plusieurs services : en anesthésie, aux urgences, en chirurgie digestive et actuellement en orthopédie. En semaine, j’allais à la bibliothèque vers 14h et je travaillais beaucoup de cas cliniques, essentiellement seul. Je révisais soit jusqu’à une conférence le soir, soit jusqu’à la fermeture de la bibliothèque, à 22h. Les dates des conférences étant fixées deux ou trois mois à l’avance, je savais ce que je devais faire chaque jour. Deux fois par semaine, je planchais sur des annales avec les amis. Je révisais les cours le week-end.
Gardiez-vous du temps libre en dehors des révisions ?
J’essayais de rentrer chez mes parents tous les weeks-ends et les vendredis et samedi soirs, je ne potassais pas. Mais pendant les 3 mois qui ont précédé le concours, je travaillais tous les jours... et tous les soirs. Je faisais un footing de temps en temps. Les activités physiques pratiquées dans un club par exemple ont des horaires très contraignants, je trouve que ce n’est pas compatible avec les révisions. Quand tu révises ou que tu es en stage, tu ne peux pas terminer à une heure précise qui te permettrait de maintenir une activité régulière. Après, je n’ai jamais été un grand sportif non plus. Il faut se garder du temps pour faire autre chose que réviser. J’ai pris quatre jours de vacances à Noël et en février pour aller au ski.
Est-ce que vous vous attendiez à être major ?
Non, j’ai vraiment été surpris. J’ai toujours été bien classé par le passé et j’espérais ne pas connaître de catastrophe. En sortant des épreuves, on a toujours tendance à retenir ses erreurs. Donc, j’avais plutôt le sentiment d’avoir échoué.
Quelle spécialité envisagez-vous par la suite ?
Quand j’ai commencé médecine, je ne savais pas trop vers quel métier j’allais m’orienter. Au fur et à mesure des stages, j’ai su que je voulais faire de la chirurgie sans savoir dans quel domaine précisément. Depuis un an, la chirurgie orthopédique me plaît plus que les autres spécialités. Mais je ne suis pas à l’abri, une fois interne, de changer d’avis. Concernant le choix de ma ville d’internat, je suis en train de me renseigner. J’hésite entre 4 destinations : Bordeaux, Paris, Toulouse ou rester à Strasbourg. Je ne sais pas non plus si je travaillerai en clinique ou à l’hôpital mais j’ai le temps de voir venir. Étant donné le contexte actuel dans le monde de la santé, cette décision mérite réflexion.
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