Saint-Rambert-d’Albon (26)
Dr Denis Roy
Au moment du choix des spécialités pour les classés des ECN, me revient une constatation que j’ai faite cet été pour la première fois : la jeunesse française intellectuelle quitte le pays. Combien de jeunes diplômés, ingénieurs, techniciens supérieurs etc. partent tenter leur chance au Canada, en Australie ? Je ne sais pas, mais seulement dans ma clientèle, j’en dénombre une dizaine, ce qui me semble énorme, et surtout jamais vu. Les raisons avancées sont différentes, mais laissent perplexes ; en tout cas, si l’émulation et l’élitisme professionnels sont recherchés, ce n’est plus en France que cette jeunesse peut briller, et elle s’en rend compte en début de carrière ; si les avantages sociaux de l’assistanat passent avant tout, ne surtout pas partir, la France est au premier rang. Viendra-t-il donc le temps où il y a aura deux actifs pour un retraité et un assisté ? Les actifs auront les jarrets coupés par le poids des charges au sens large du terme, et seront privés de la possibilité d’entreprendre ; cette jeunesse semble l’avoir bien compris.
L’art contempourien défigure le château de Versailles
Versailles 78
Dr Jacques Costagliola
En 2013, le château et les jardins de Versailles sont à nouveau pollués par l’art contempourien. L’Europe a sécrété deux types de jardin. Le jardin anglais, qui imite, simule, parodie la nature. Le jardin à la française, qui la maîtrise, la géométrise, la symétrise. Il est plus facile à déconstruire – comme ils disent pour ne pas dire détruire –, un iota de plus ou de moins en détruit l’harmonie. Les touristes venus du bout du monde pour voir, une seule fois dans leur vie, Versailles, verront jardins salons, perspective du Grand Canal, parc… parasités par des débris d’arbre morts – achetés par le fauteur après la tempête de 1999 – pour montrer le contraste (sic) avec la nature déformée, torturée par l’homme sauf à reprendre la main. Lenôtre, écoute la leçon ! Le gouvernement italien présentera-t-il ses excuses à la France, comme le gouvernement japonais l’a fait pour le homard géant pendu insolemment dans la Galerie des Glaces ?
L’anti-art moderne, délaissé par le public qui renâcle à y courir, en est réduit à se montrer à lui au forceps sur les sites à touristes (les Champs) au milieu des chefs-d’œuvre du passé (collège des Bernardins, Palais-Royal, Louvre, château de Versailles…) où sa camelote y jure par contraste euphémique, comme le chancre qui ronge la narine ou la lèvre d’une jolie femme.
La confrontation désespérante entre le Grand, le Beau, le Fort d’hier, et le Laid, l’Insignifiant, le Cucul d’aujourd’hui, démontre la fin d’une descente amorcée avec le Romantisme qui atteint les bas-fonds avec l’uroscatoporno assumé. Seul le bouche à bouche du capitalisme d’État lui tient la tête hors de l’eau et occulte les artistes vrais (Trémois, Mathieu…) loin de l’amour triste du laid (T. Gautier), présages de la prochaine Renaissance de l’Art français après le Roman, le Gothique, le Classique, le Baroque.
Parlons transparence « opaque » et paupérisation de la santé.
Les Molières (91)
Dr Jean Hvostoff
La décision de diminuer le nombre de médecins a permis (par prévision de manque d’effectif médical) de fermer les cliniques de petites et moyennes importances, entraînant sur le marché une augmentation éphémère d’infirmières ce qui a permis également, à ceux qui nous gouvernent, de fermer des écoles d’infirmières. La spirale du déclin de la santé est amorcée. La compétition économique mondiale devenant de plus en plus âpre, et les politiques ayant passé la main aux financiers, la valse de délocalisation des entreprises commença pour augmenter les dividendes de leurs actionnaires. Pour tenter d’attirer et garder ces entreprises, les politiques leur promettent des exonérations de charges sociales creusant ainsi encore plus profondément le déficit de la Sécurité sociale, phénomène amplifié par l’augmentation des chômeurs.
Tous les gouvernements ont conscience que la mondialisation ne fait aucun cas du social, tenu pour responsable de la non-rentabilité maximale du business. Le déficit de la Sécurité sociale devient un gouffre dont la responsabilité est immédiatement rejetée sur les médecins par les politiques qui continuent à fermer les hôpitaux, réduisant le nombre des services hospitaliers, les maternités. Les gouvernements, pour ne pas mettre fin à la mondialisation, jouent le jeu des entreprises et des financiers : la paupérisation de la santé s’amplifie avec de plus en plus de zones médicalement désertifiées.
Nous arrivons à une situation ubuesque où l’État se trouve dans l’incapacité de former le nombre nécessaire de médecins par manque de moyen pécuniaire et/ou du fait des nombreuses fermetures des services hospitaliers indispensables aux étudiants pour apprendre leur métier. Afin d’obtenir le nombre approprié de médecins sur le territoire français, le gouvernement s’en remet à l’apport de médecins étrangers, la formation des futurs médecins français par leur propre moyen pécuniaire dans des écoles situées hors de France et en demandant aux médecins de plus de 65 ans de ne pas prendre leur retraite.
À ce stade, nos hommes politiques, paraissent être dans le cafouillage le plus complet sur la politique de la santé à mener, et proposent diverses solutions en vrac :
- Étatisation, création de réseaux de soins mutualistes, fin de liberté de choix du médecin, imposition du lieu d’exercice, arrêt du paiement à l’acte, gardes à outrance, création de maisons médicales, etc.
- Le médecin généraliste ne devient qu’un simple régulateur destiné à orienter les malades vers les spécialistes, voir un officier de santé, ou… ?
- Mais on accroît sa responsabilité : responsable de la conduite automobile chez les personnes âgées, de leur nutrition, de leur traitement (qui est généralement jugé, on ne sait pourquoi, mal adapté), responsable du suivi psychiatrique des patients que l’on réintègre dans la collectivité du fait des fermetures des services psychiatriques, responsable de la recrudescence de l’alcoolisme, du tabagisme, des drogues, responsable d’une non-prévention totale pour les vaccinations, ou contre les cancers, etc., responsable du suivi des patients (même hospitalisés), etc.
- Imposition des génériques, de directives et de protocoles, etc.
L’État et la Sécurité sociale exigent du médecin tellement d’obligations qu’il lui est de plus en plus difficile d’exercer consciencieusement son véritable métier : soigner.
Messieurs les politiques, vous faites porter aux médecins généralistes une responsabilité trop étendue et non gérable avec comme sanction le tribunal administratif ou de grande instance.
Les médecins sont au stade de « burn out », et actuellement 70 % des futurs médecins estiment qu’ils sont prêts à quitter la profession (20 juin 2013 SIHP et Sofres). Selon la politique de santé que vous nous imposerez, vous porterez la responsabilité ou non d’une « Berezina ». Messieurs les politiques vous êtes coupables de la récession de la santé par votre politique, n’en devenez pas responsables.
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