8 281 postes dont 233 contrats d’engagement de service public (CESP) seront ouverts aux futurs internes à la rentrée dans 44 spécialités et 28 subdivisions.
C'est un peu plus que l'an dernier (8 037) mais nettement moins que les 8 800 postes sur lesquels tablait initialement le gouvernement (arrêté de décembre 2016). Toutes les filières existantes ont perdu quelques postes par rapport aux projections. Ce coup de rabot mécontente l'ISNI, inquiet de la diminution hétérogène des effectifs. « La logique voudrait qu'il y ait une baisse proportionnelle, mais ici certaines spécialités pâtissent plus que d'autres », explique au « Quotidien » Olivier Le Pennetier, président de l'ISNI. Parmi les spécialités les plus touchées, la médecine cardiovasculaire est rabotée de 30 postes, la gynécologie-obstétrique perd 18 places, tandis que l'ophtalmologie et la psychiatrie enregistrent une décrue de 11 places (par rapport aux prévisions). « Début juin, lors de la dernière concertation, le nombre de postes à ouvrir tournait encore autour de 8 400. La diminution actée dans l'arrêté est encore plus drastique », résume le chef de file des internes.
Près de 500 étudiants redoublent
Plusieurs facteurs expliquent cette baisse. « Un grand nombre de 6e année n'ont pas souhaité faire valider leur second cycle », affirme Olivier Le Pennetier. Alors qu'ils n'étaient que 340 en 2016, entre « 480 et 485 étudiants » redoubleront à la rentrée, précise le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens.
La réforme du 3e cycle n'y est pas pour rien. La création de 14 diplômes d'études spécialisées (DES) ainsi que la transition entre l'ancien et le nouvel internat ont sans doute poussé certains étudiants à retarder volontairement leur entrée dans le 3e cycle. De même, les projections de décembre tenaient compte de la forte hausse du nombre d'étudiants européens inscrits aux ECNi depuis quelques années (de 202 en 2012 à 413 en 2016). Or, en 2017, ces candidats européens inscrits étaient 12 de moins que l'an passé.
Besoins évalués en région
Avec la création de spécialités comme la gériatrie (200 postes) ou la médecine d'urgence (460 postes), auparavant accessibles après un DES de médecine générale, la part de postes réservés aux généralistes a mécaniquement été réduite. Auparavant, environ la moitié des postes étaient ouverts en médecine générale (47 % en 2012), ils ne sont plus que 40 % aujourd'hui. Pour autant, les internes qui optent pour l'un des 3 313 postes de la spécialité se destinent à exercer exclusivement la médecine générale. Dans plusieurs spécialités, la filiarisation des DES change la donne.
« Les arbitrages ont été pesés, nous connaissons les problématiques des spécialités. Un travail sur les besoins en région et les capacités d'accueil et de formation a été fait », assure la Direction générale de l'offre de soins (DGOS). Pas de quoi rassurer tous les internes…
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