• Moins de redoublants, plus de postes pourvus
Exactement 7 675 des 8 001 candidats aux dernières épreuves classantes nationales (ECN) sont en train de choisir leur spécialité d’internat et leur ville d’affectation jusqu’au 20 septembre sur le site sécurisé du Centre national de gestion (CNG). 96 étudiants du service de santé des armées (ESSA) ne participeront pas à cette procédure. Par ailleurs, 230 étudiants ont été autorisés à tenter à nouveau leur chance aux ECN l’an prochain en tant qu’auditeurs libres, soit 2,5 % des candidats. C’est beaucoup moins que le seuil de 8 % qui avait été fixé par décret. « Certains doyens ont été très rigoureux en autorisant très peu de redoublements », affirme Emanuel Loeb, président de l’Intersyndicat national des internes (ISNI).
• L’ophtalmo et la néphrologie au top
Comme chaque année, les futurs internes les mieux classés se sont tournés en majoritairement vers les spécialités médicales et chirurgicales. En deux jours, plus de la moitié des postes avaient déjà été pourvus dans plusieurs disciplines dès le choix des 1 000 premiers aux ECN. Avec 60 % de postes pris, l’ophtalmologie est la discipline qui a, proportionnellement, le plus séduit devant la néphrologie (59 %) et la médecine interne (53 %). La radiologie (49 %) reste très prisée tout comme la dermatologie (46 %), la cardiologie (45 %), l’anesthésie-réanimation (41 %) et la neurologie (40%). A de rares exceptions, on retrouve parmi les spécialités les plus rapidement choisies les disciplines médicales les plus lucratives.
• De jeunes filières méconnues
Toutes les spécialités ne sont pas prises d’assaut. Ainsi, l’endocrinologie, la médecine physique et de réadaptation, la médecine nucléaire, la génétique ou l’anatomocytopathologie ont peu séduit le peloton de tête. La filiarisation de ces disciplines n’a pas réussi à les rendre plus attractives. Ces dernières demeurent méconnues des étudiants, qui sont peu nombreux à avoir pu les découvrir en stage.
Par ailleurs, les 1 000 premiers classés ont exclu de se former en santé publique, en biologie médicale (0 poste pris !) ou en médecine du travail (1 poste sur 170 ouverts...), mettant en lumière leur manque d’attractivité. « Nous analyserons la procédure de choix des étudiants pour examiner la situation de ces filières, explique Emanuel Loeb, président de l’ISNI. Il juge que « la réforme de la biologie médicale a porté atteinte à la spécialité qui est pourvue plus tardivement. » Selon les simulations sur le site du CNG, des postes resteront vacants à l’issue du choix des internes en médecine du travail (76), en psychiatrie (45) et en santé publique (20).
• L’essor timide de la médecine générale
Les optimistes retiendront qu’une étudiante grenobloise classée 49e a été la première à faire le choix de la médecine générale. Les sceptiques objecteront que moins de 6 % des étudiants les mieux classés se sont tournés vers la spécialité (59 internes sur 1 000 contre 62 l’an passé). « La médecine générale demeure peu connue, c’est pour cela qu’elle est peu choisie », analyse Julien Poimboeuf, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG).
Le stage de découverte de la spécialité, pourtant obligatoire pendant le deuxième cycle, n’a pas encore porté ses fruits. Les meilleurs rechignent toujours à faire « médecine gé ». « Petit à petit, les choses évoluent, objecte Julien Poimboeuf, de plus en plus d’étudiants viennent par conviction et par choix. » Une nouveauté encourageante est à noter : aucun poste sur les 3 799 en médecine générale ne devrait rester vacant à l’issue de la procédure de choix, selon les simulations du CNG. C’est l’une des conséquences de la limitation du nombre de redoublants.
• Paris ultra-attractive
302 étudiants sur 1 000 ont opté pour un internat en Ile-de-France, confirmant la suprématie des facultés parisiennes sur la formation médicale (297 l’an dernier). « Paris part très vite cette année », commentait au début de la procédure Mathieu Levaillant, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).
Lyon conserve un fort pouvoir d’attraction (104 choix) et plusieurs UFR tirent leur épingle du jeu à l’instar de la plus grande faculté de France, Lille (82), mais aussi Bordeaux (76), Toulouse (61), Montpellier (60) ou Nantes (41). La surprise vient du faible choix pour Aix-Marseille puisque seulement 35 des 1 000 premiers ont décidé d’y suivre leur internat. Les plus petites facultés ont plus de difficultés à attirer l’élite. En queue de peloton, on retrouve majoritairement des villes de la moitié nord de la France : Brest (7), Dijon (7), Besançon (5), Poitiers (5), Caen (4), Saint-Etienne (4), Reims (2) et Limoges (1).
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