Le service médical obligatoire (SMO), présenté en avril 2015, devait imposer aux nouveaux diplômés en médecine du Maroc à une installation de deux ans en zone rurale pour une rémunération modique (« le Quotidien » du 15 octobre).
Depuis le 1 er septembre, les étudiants en médecine des cinq facultés du royaume boycottaient la rentrée universitaire. Après plus de deux mois de grève, les étudiants ont obtenu la suspension du projet de loi.
Au-delà du recul du gouvernement sur le SMO (provisoire, affirme le ministère de la Santé marocain), la coordination nationale des étudiants a obtenu satisfaction sur plusieurs revendications. Les bourses d’externat ont été fortement réévaluées. Elles passent de 110 dirhams (11 euros) à 630 dirhams (63 euros) par mois pour les carabins de 3e et 4e années.
Sur le volet de la formation, le gouvernement s’engage à améliorer l’enseignement pratique par la création de centres de simulation au sein des facultés. Enfin, les quotas de spécialisation sont supprimés.
Internes toujours en grève
Les carabins s’estiment victorieux. « Nous avons gagné grâce à l’union des étudiants », affirme Hassnaa Boutalja, signataire de l’accord. Pour autant, le ministre de la Santé Houssein El Ouardi a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une annulation définitive de la réforme et qu’il n’y avait ni vainqueur, ni vaincu. Les étudiants sont convenus d’engager une réflexion commune avec le gouvernement pour remédier aux déserts médicaux.
Avant de signer l’accord, la coordination nationale des étudiants a organisé un référendum au sein des cinq facultés (Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès et Oujda). Une nette majorité a voté en faveur de la fin de la grève. À Casablanca, l’accord a récolté 77 % des suffrages exprimés.
Pour leur part, les internes et résidents (spécialisation plus longue, sur concours) ont voté la poursuite de la grève. L’augmentation de leur salaire est un point non négociable de leurs revendications. Actuellement, leur rémunération est fixée à 3 400 dirhams (340 euros) pour les internes et 8 600 dirhams (860 euros) par mois pour les résidents.
Les externes restent solidaires de leurs aînés. « Nous continuerons de manifester à leurs côtés pour défendre la dignité du corps médical », assure Hassnaa Boutalja.
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