La réforme du 3e cycle des études médicales aura un important impact sur l'actuelle spécialité d'anesthésie-réanimation.
À compter de la rentrée 2017, deux diplômes distincts seront proposés aux internes : un DES d'anesthésie-réanimation (DESAR) et un autre de médecine intensive-réanimation (MIR) au sein d'un Co-DES baptisé « DESARMIR ». Les jeunes anesthésistes s'alarment de la répartition programmée par le gouvernement pour la rentrée 2017 : 459 postes seront proposés aux futurs internes d'anesthésie-réanimation tandis que la MIR, qui était auparavant un diplôme d'études spécialisées complémentaire (DESC), disposera de 97 postes. Inquiets de cette refonte, les jeunes internes de la spécialité ont constitué un Syndicat national des jeunes anesthésistes-réanimateurs (SNJAR) qui revendique 1 000 adhésions en quinze jours ! Selon un sondage de cette nouvelle structure, neuf anesthésistes-réanimateurs sur dix se sont déclarés préoccupés par l'impact de cette refonte. Soutenu par les syndicats seniors de la spécialité (SNPHAR-e, SNARF, SMARNU) et les chefs de clinique (ISNCCA), le SNJAR a entamé un bras de fer avec le ministère de la Santé.
L'enjeu de la double qualification
Selon le président du SNJAR, le Dr Franck Verdonk, le nombre de postes ouverts pour la médecine intensive-réanimation est « neuf fois supérieur aux années précédentes ». Cela posera « un problème d'accès aux formations de réanimation et aux postes temps plein disponibles au terme du cursus » aux internes ayant choisi l'anesthésie-réanimation. Les jeunes craignent à terme une exclusion totale des anesthésistes-réanimateurs, qu'ils soient internes, seniors, hospitaliers ou libéraux, des réanimations et des unités de surveillance continue (USC). « La double qualification est notre force. Elle est cruciale pour la prise en change globale du patient et sa sécurité. Nous ne souhaitons pas être amputés », argue le Dr Sébastien Mirek, vice-président de l'ISNCCA.
Le SNJAR pointe également du doigt un conflit d'intérêts du Pr Benoît Schlemmer, chef de service de réanimation médicale de l’hôpital Saint-Louis, qui est à la manœuvre de la réforme du 3e cycle et n'a selon eux pas tenu compte de l'avis de la collégiale.
Les jeunes anesthésistes-réanimateurs ont rendez-vous au ministère de la santé le 25 janvier pour évoquer l'avenir de leur spécialité. « Notre objectif est de conserver notre double étiquette », explique le Dr Verdonk. Sans assurance du gouvernement sur ce point, les jeunes projettent un blocage de l'activité dans les semaines à venir.
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