LES ORGANISATEURS des 8e rencontres Convergences santé hôpital (un lieu d’échanges et de propositions des médecins et pharmaciens des hôpitaux) espéraient sa présence à Marseille, ils ont dû se contenter d’un message par vidéo interposée. Sans révélation. Marisol Touraine, filmée depuis son bureau parisien, a rappelé les défis à relever : approche globale de la santé mentale, lutte contre les déserts médicaux, renforcement de l’attractivité des carrières à l’hôpital. « Il convient d’en finir avec la logique du tout curatif en misant sur l’éducation et la prévention », a expliqué la ministre, précisant que la loi de santé publique adoptée en 2014 sera « le premier jalon de la stratégie nationale de santé ».
Le directeur général de l’offre de soins dépêché sur place y est allé de son couplet sur les enjeux : refondation du service public, parcours de santé, qualité et pertinence des soins. « La stratégie nationale de santé, c’est rendre les métiers (hospitaliers) plus attractifs pour les jeunes », a précisé Jean Debeaupuis.
S’ils espéraient en finir avec les grands discours, les syndicats de médecins hospitaliers en ont été pour leurs frais. Plutôt en accord avec les grandes orientations ministérielles, ils attendent désespérément des mesures concrètes : au plan réglementaire (parution des décrets CME - toujours annoncée imminente -, redéfinition du temps de travail des praticiens hospitaliers pour respecter les impératifs de Bruxelles) et législatif (révision de la loi HPST - gouvernance et fonctionnement des pôles).
On discute mais « where is the beef ? »
Le Pr Sadek Beloucif (SNAM-HP) affiche son impatience : « On est submergé par des réunions d’analyse de diagnostic alors que l’action est nécessaire ». Pour le Pr Philippe Arnaud (SNPHPU), « créer des commissions, c’est la meilleure solution pour enterrer les problèmes. Ca fait des années que les problématiques sont connues ». Le Dr Norbert Skurnik (CMH) a mis les pieds dans le plat politique. « Ici, beaucoup de personnes ont été socialistes. Au moment des présidentielles, on nous a dit que ça allait être revu [la loi HPST, NDLR], et vite. 18 mois après, rien, rien, rien. On a eu le pacte Couty, la stratégie nationale, des groupes de discussion, des invitations à discuter à tire-larigot, but "where is the beef"? ».
› D.CH
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