Depuis septembre, près de 6 200 internes en médecine sont appelés à choisir leur prochain stage d'internat. Mais cette année, la procédure d'affectation n'a pas été de tout repos.
En cause ? Des listes de stages et de classements ont été inversées, certains postes étaient présentés en nombre insuffisant et le nouveau logiciel utilisé en Ile-de-France a été défaillant.
Cette succession d'erreurs a désorganisé la procédure a suscité une vague de colère chez les internes. L'Intersyndicat national des internes (ISNI) avait lancé l'alerte, il y a quelques mois. Il redoutait que la transition entre l'ancien et le nouvel internat, pas au point selon eux, pose problème. Les faits lui ont donné raison.
Mi-septembre, 106 internes en psychiatrie en deuxième année d'internat ont boycotté la procédure estimant qu'une partie de leurs terrains de stage avait été allouée aux nouveaux internes dans le cadre de la réforme du 3e cycle et ce, sans compensation adéquate. À peine deux semaines plus tard, plusieurs internes de pédiatrie, radiologie et rhumatologie ayant réalisé une année recherche ont découvert une modification de leur rang d'appel. Enfin, le choix des internes en médecine générale a été retardé le premier jour suite à l'inversion de la liste de classement.
Listes de postes erronées ou publié trop tardivement
Avec un volume conséquent d'étudiants, l'Ile-de-France est la première région française à démarrer les affectations. Contacté par « le Quotidien », Didier Jaffre, le directeur de l'offre de soins à l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a accepté de nous éclairer sur les origines de cette pagaille. « On a essuyé les plâtres de la mise en place de la réforme du 3e cycle », concède-t-il. « Le premier jour de choix des spécialités médicales, nous n'avions pas les listes de postes et avons dû reporter la procédure », raconte-t-il. Ces listes auraient été envoyées trop tardivement par le ministère à l'ARS. Quelques-unes d'entre elles ont même été reçues 10 minutes avant l'ouverture de la procédure. D'autres « étaient fausses » et ont demandé un vrai travail de rectification.
Nouvelle version du logiciel de gestion de la répartition
À cela s'ajoutent, les failles du nouveau logiciel de répartition « IMOtEP ». « Par rapport aux autres régions, nous l'utilisons en live. Le premier jour, le système a planté. D'autres, il fallait trois minutes pour entrer le choix d'un interne », détaille-t-il. Une nouvelle version, corrigée, est attendue pour la prochaine affectation en avril 2018.
Malgré tous ces incidents, Didier Jaffre l'annonce, tous les internes seront affectés au 2 novembre 2017. Un travail important a été réalisé avec les syndicats des internes, les coordonnateurs et les doyens. Dans le cas des internes de psychiatrie, lésés, « 40 postes supplémentaires seront ouverts. Ils choisiront cette semaine », précise-t-il.
Concernant la procédure de choix des internes de médecine générale, l'ARS soutient qu'elle s'est bien déroulée mais le Syndicat national des jeunes médecins (SNJMG) n'a pas du tout la même analyse. Selon sa présidente le Dr Émilie Frelat, plusieurs internes de deuxième année auraient été lésés. « Avec la création du DES de médecine d'urgence, le nombre de stages aux urgences et médecine polyvalente proposé aux futurs généralistes a diminué et la plupart de ceux qui ont été proposés sont situés dans les hôpitaux périphériques », explique-t-elle. Une réflexion devra être menée avant la prochaine échéance dans six mois, ajoute la syndicaliste.
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