Après l'adoption officielle de la nouvelle convention médicale signée le jeudi 25 août par MG France, Le BLOC et la FMF, les représentants des étudiants, internes et jeunes médecins (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNI, ISNCCA, ReAGJIR et le SNJMG) ont dénoncé d'une seule voix ce vendredi l'accord négocié par leurs aînés.
Dans un communiqué commun, les syndicats de jeunes jugent que la nouvelle convention « prolonge, pour quelques années encore, un modèle d'exercice médical obsolète et qui ne séduit plus, basé sur le paiement à l'acte, l'exercice solitaire, l'absence de pluri-professionnalité et l'absence de coordination ville-hôpital ».
Selon les juniors, cette signature « creuse le fossé intergénérationnel », devenu « béant ». « Les structures représentatives des jeunes médecins ne se reconnaissent plus dans un système conventionnel qui n'aura que très timidement su prendre en compte leurs attentes et leur vision de la médecine de demain », déplorent les six présidents. Tout juste les jeunes saluent-ils les « rares avancées comme l’équité tarifaire entre généralistes et spécialistes (...) ainsi que l’insertion de la reconnaissance de la maîtrise de stage et du forfait structure ».
Déroute
À l'ouverture des négos, fin février, les jeunes avaient été invités à s'exprimer sur les thématiques de la démographie, de l'installation et des modes d'exercice avant de se faire évincer de la table des négociations lors des discussions courant mars.
À défaut d'être présents, les syndicats de jeunes avaient été reçus en mai par la ministre de la Santé, Marisol Touraine afin d'aborder leurs priorités : l'accompagnement à l'installation, la reconnaissance du remplaçant comme futur professionnel installé, la diversification de la rémunération et la réorganisation des soins ville/hôpital.
Cela n’aura pas suffi. « Une prime à l’installation dénaturée ainsi qu’une part de rémunération forfaitaire nouvelle mais anecdotique sont autant d’exemples qui illustrent à quel point cette convention, conçue pour ne jamais donner la parole aux jeunes, participera un peu plus à la déroute de la médecine ambulatoire française, faute d’attirer de nouveaux installés », taclent les organisations précitées.
Pire, « le texte ne suscitera pas plus d'envie d'installation au sein de la jeune génération, alors que l'enjeu de cette négociation était de préparer l'avenir pour assurer des soins de proximité de qualité à nos patients et des modes d'exercices en accord avec les aspirations des médecins de demain », concluent les représentants des jeunes.
Ils appellent la ministre de la Santé Marisol Touraine à prendre en compte leurs propositions spécifiques dans le cadre d'expérimentations proposées à la faveur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2017.
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