Le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) a publié son « Pacte des jeunes généralistes », un plaidoyer à destination des candidats à l'élection présidentielle afin d'améliorer le système de santé.
Diversifier l'origine des étudiants
« La solution miracle n'existe pas. Et contraindre les nouveaux médecins sur leur choix de lieu d'installation est une mauvaise solution », note ReAGJIR. Le syndicat propose une dizaine de leviers comme diversifier l'origine des étudiants en médecine avant l'entrée en PACES ou faire découvrir des territoires en zone rurale fragile ou quartier de ville prioritaire lors de la formation initiale. « Les collectivités locales ont toute leur place pour faire ce travail en collaboration avec les universités », indique-t-il. Un document de propositions spécifique à cette problématique est en préparation avec les autres structures jeunes.
Pour un statut spécifique des remplaçants
ReAGJIR plaide pour la reconnaissance des remplaçants avec la création d'un statut spécifique. « Les données d'étude montrent que le remplacement n'est le plus souvent qu'une étape dans la vie professionnelle du jeune médecin qui permet de préparer son installation », précise-t-il.
Selon la structure, les quelque 11 300 remplaçants participent pleinement au système de santé mais en sont totalement exclus : absence de représentation aux élections URPS, de ROSP et forfaits, insuffisance de protection sociale… Le syndicat invite par ailleurs les candidats à mener une réflexion sur le conventionnement des remplaçants. ReAGJIR estime leur intégration avantageuse pour l'assurance-maladie et les agences régionales de santé (répertorier l'activité du médecin remplaçant, être mobilisé en cas de crise sanitaire, participer à la PDS, échanger avec un délégué de la CNAM et utiliser Ameli Pro, etc.)
L'enjeu d'une meilleure prévoyance
Il souhaite avoir un véritable régime de prévoyance et retraite pour les jeunes médecins. « La CARMF a des failles », note-t-il. Aucune couverture n'existe pour les remplaçants non thésés, le délai de carence est de 90 jours, et les bas revenus sont pénalisés par le système forfaitaire de l'ASV.
Dans un autre volet, ReAGJIR propose de faciliter l'installation des jeunes médecins, notamment après l'internat en redéfinissant les limites du contrat de collaboration libéral et du statut de médecin adjoint.
Enfin, les jeunes souhaitent la diversification des modes de rémunération. « Le paiement à l'acte ne correspond plus à l'exercice du généraliste de premier recours. L'exercice médical a évolué en termes de prise en charge et de type d'exercice », clament-ils. Cette évolution est jugée nécessaire pour assurer une prise en charge de meilleure qualité pour le patient.
Pour une recertification périodique des médecins
ReAGJIR propose de développer la filière universitaire de médecine générale estimant qu'une augmentation du nombre d'enseignants de la spécialité (maîtres de stage universitaire ou de conférence, chefs de clinique, professeurs d'université) est indispensable pour se faire connaître dès les premières années des études médicales. « Le nombre d’internes de médecine générale augmente alors que le nombre d’enseignants ne suit pas la même croissance », commente le syndicat. « Chaque année, les CCU-MG (chefs de clinique universitaires de médecine générale) et les candidats au clinicat se battent pour avoir un poste et/ou le conserver », ajoute-t-il.
Dernier vœu, il suggère d'assurer la formation et la certification des médecins tout au long de leur carrière. À ce titre, ReAGJIR propose la révision du développement professionnel continu (DPC). « L'obligation de formation doit être une obligation légale et pas seulement déontologique », demandent les jeunes. Cette formation devrait inclure les remplaçants thésés ou non et une sanction « claire » doit être définie en cas de manquement à cette obligation.
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