Lors d'une conférence* à Paris, trois think tanks ont auditionné les représentants santé de François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sur la question des remèdes aux déserts médicaux.
Quelles sont les priorités ? Pour Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône, représentante de François Fillon, le maître mot est « la confiance aux professionnels », y compris dans les modalités d'organisation. Objectif : « redonner du temps médical aux médecins et débureaucratiser leur exercice ». La recette chez Emmanuel Macron se trouve plutôt du côté des nouvelles technologies et d'une réflexion sur le contenu des métiers. « Il faut ouvrir le chantier des compétences et permettre à chacun de trouver sa place », estime le Dr Olivier Véran, référent santé de l'ex-ministre de l'Économie.
Pour la « France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon, les centres de santé sont « les structures idoines dans ces déserts », explique son porte-parole Noam Ambrourousi. Quant au « monsieur » santé de Benoît Hamon, le Dr Nicolas Leblanc, il propose une mission nationale d'accès aux soins pour évaluer les besoins des territoires, précisant que « le salariat peut être une réponse ». À noter que les maisons de santé pluriprofessionnelles font recette partout, les programmes variant sur leur nombre – de 1 500 à 2 000.
La marotte des stages en libéral
Comment mieux répartir les médecins ? Les représentants de François Fillon et Emmanuel Macron écartent les mesures coercitives, jugées inopérantes. Chez Benoît Hamon, on confirme la possibilité de ne pas accorder automatiquement le conventionnement aux médecins qui s’installent en zone surdotée. Le référent santé de Jean-Luc Mélenchon n’exclut pas des mesures contraignantes, mais uniquement en cas d’échec des dispositions incitatives.
Les nouvelles technologies ne sont pas oubliées. L'essor de la e-santé permettra de libérer du temps médical et de désengorger les urgences, parie Valérie Boyer, au nom de François Fillon. Olivier Véran rappelle qu'« Emmanuel Macron a promis 5 milliards d’euros pour numériser le système de santé ». Chez Jean-Luc Mélenchon, on prône l’unification des systèmes informatiques pour faciliter les parcours.
Tous les représentants se prononcent pour davantage de stages dans les cabinets libéraux, et pas seulement en médecine générale. Le numerus clausus dans sa forme actuelle fait l'objet de vives critiques.
Quant au tiers payant généralisé obligatoire, il sera « abrogé » avec François Fillon, « généralisable mais pas généralisé » chez Emmanuel Macron et laissé tel si Benoît Hamon est élu. La question ne se pose pas pour Jean-Luc Mélenchon, qui propose un régime de Sécurité sociale universelle avec payeur unique !
* Organisée par Convention on Health Analysis and Management (CHAM), l'Institut Montaigne et Santé au 55 Faubourg (Nile).
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