DE NOTRE CORRESPONDANT
LES FACULTÉS de médecine en plein centre-ville deviennent rares. Et, celle de Nantes est reliée physiquement à l’Hôtel-Dieu par une passerelle. Un pont autant physique que symbolique pour Bernard Planchon, vice-doyen en charge des enseignements (excepté de la 1ère année de PACES). « Cette proximité est essentielle, précise-t-il. La médecine, c’est du compagnonnage, il ne faut pas l’oublier. Notre but est de permettre à tous nos étudiants d’effectuer des stages dès leur deuxième année [voir encadré]. Nous avons bâti notre modèle d’enseignement autour de cette exigence. Et, la proximité avec le CHU nous permet de leur proposer de passer trois semaines dans des services de spécialité, l’objectif étant de leur montrer les signes cliniques. »
90 puis... 250 étudiants par promo.
Mais, avec l’augmentation des effectifs, cette organisation va évoluer. « En 2000, nous avions autour de 90 étudiants par promo, précise le vice-doyen. Aujourd’hui, ils sont en moyenne 250. Ils ont donc quasiment triplé, alors que nous n’avons ni les locaux, ni les enseignants en proportion. » De grands bâtiments ont été construits de l’autre côté de la rue qui longe les murs de la faculté historique et de l’Hôtel-Dieu. À l’origine, ils devaient abriter les facultés de médecine et de pharmacie. Actuellement, ils servent majoritairement pour les étudiants de pharmacie. Par conséquent, l’ancienne faculté, qui devait être supprimée au 1er janvier 2013, continue d’accueillir des étudiants de médecine.
Le grand amphithéâtre (nommé Kernéis), qui offre 1 000 places, a été réquisitionné pour les étudiants de PACES. Et, un second amphithéâtre de 400 places, situé dans les locaux les plus anciens, accueille les 400 autres étudiants de l’année commune qui doivent se contenter d’une vidéo-transmission.
À Nantes, le département de médecine générale est particulièrement dynamique. « Nous avons actuellement une promo très axée sur cette spécialité, avec les trois quarts d’entre eux qui veulent l’exercer. » Résultat : « Cette année, au classement des ECN, nous frôlons Bobigny, en queue de liste, alors qu’en 2010, Nantes était considérée comme la faculté la plus efficiente de France. Avec une grande majorité d’étudiants qui veulent faire médecine générale, nous sommes moins liés aux ECN. Les ECN polluent beaucoup l’esprit des étudiants en règle générale ; ils ne voient que par les ECN malheureusement. »
Des initiatives « maison ».
À entendre Bernard Planchon, Nantes a la réputation de vouloir être polyvalente. Ce qui se traduit par des initiatives particulières. L’école de l’INSERM, par exemple, sélectionne les 2èmes années susceptibles de faire de la recherche et leur offre la possibilité de suivre leur second semestre de 3ème année dans un laboratoire de l’institut. Ces mêmes étudiants pourront y effectuer toute leur 4ème année, avant de réintégrer ensuite leur cursus de médecine. Plus anecdotique, puisque l’offre ne concerne que quelques étudiants cette année, la possibilité de suivre en anglais tous les cours de sciences fondamentales. Citons encore les séances de simulation (voir reportage ci-dessous) qui démontrent l’attachement de la faculté nantaise à la clinique et la volonté de rééquilibrer un enseignement incluant un bagage de connaissances scientifiques « de plus en plus lourdes », pour Bernard Planchon, sans faire toujours prendre conscience à l’étudiant que « 80 % d’un examen médical consiste à savoir conduire un interrogatoire ».
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