Courriers des lecteurs

Réflexions sur l’histoire et les immémorants

Publié le 05/10/2015
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Une institutrice d’une commune de l’Isère a demandé aux enfants de sa classe de faire un exposé. Un enfant de 8 ans, d’origine tunisienne, ayant entendu parler de l’année Bayard à l’occasion du 500e anniversaire de la bataille de Marignan et de l’exposition Bayard au Musée d’Allevard, a proposé de faire un exposé sur le chevalier Bayard. L’institutrice a refusé en disant que cela n’intéresse personne…

Impératif majeur

Les Français, comme d’ailleurs les autres Occidentaux, ne savent plus se situer dans l’espace et dans le temps. Ils sont devenus pour la plupart, des hommes sans passé, des « immémorants ».

Il n’est pas possible de déchiffrer l’actualité sans références historiques.

L’enseignement de l’histoire de France est un impératif majeur. Les réformes scolaires bazardent l’histoire de France, ce qui fait le jeu des mémoires particulières et met en danger l’unité de notre pays. C’est une erreur comme l’abandon de la chronologie des événements. En effet, cela aboutit à une sorte de confusion qui n’offre pas la possibilité aux enfants, et aux adultes, de replacer les événements dans leur globalité et de comprendre les relations de cause à effet.

« Un peuple qui n’enseigne pas son histoire, est un peuple qui perd son identité », a dit en 1982 François Mitterrand. Et, ajoute l’historien Marc Bloch  : « L’ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent, elle compromet dans le présent l’action même. »

Dr Maurice Collin

Source : Le Quotidien du Médecin: 9438