CRÉÉE EN 2008, « l’Unité de simulation médicale » dirigée par le Pr Thierry Pottecher, auparavant professeur d’anesthésie-réanimation, constitue l’un des points forts de l’unité. Installée depuis novembre dernier dans l’ancienne clinique neurologique de l’hôpital, elle accueille des « patients » qui s’étouffent ou saignent au bon plaisir de leurs « soignants » : alités dans plusieurs chambres et salles de soins, les mannequins haute-fidélité de l’Unité ont déjà permis à 1 700 étudiants d’apprendre sur eux non seulement des gestes et des techniques de soins, mais aussi de travailler en équipe autour de leur lit.
« En général, explique le Pr Pottecher, les mannequins sont utilisés pour apprendre les gestes d’urgence, alors que les nôtres placent les étudiants au cœur de situations médicales complexes. » De plus, les étudiants sont mis en situation, par exemple dans une salle d’opérations reconstituée, avec un « vrai patient » relié à des vrais appareils, et doivent apprendre à se coordonner, « alors qu’on apprend à travailler seul à l’université ». Autre spécificité de l’unité, des jeunes comédiens jouent le rôle de faux patients face aux étudiants en médecine : comme ils n’ont aucune compétence médicale, ils ne risquent pas, contrairement aux carabins « cobayes », d’influencer les étudiants par leur attitude. Enfin, des ordinateurs permettent de pratiquer des simulations de gestes chirurgicaux, avec un contrôle par écran, que ce soit des simples sutures ou des interventions plus complexes.
Les enseignants évalués par les étudiants.
Le département de pédagogie médicale, qui sera bientôt dirigé par un professeur spécialement nommé pour cela, a lancé plusieurs autres innovations, dont des « journées de pédagogie médicale », un Diplôme Interuniversitaire et un Master de pédagogie médicale. Ces diplômes visent à faire des médecins et soignants de meilleurs formateurs ou enseignants, un domaine resté jusque-là trop empirique. D’ailleurs, poursuit le Pr Pottecher, si les étudiants de Strasbourg peuvent, comme dans les autres facultés, évaluer et noter les enseignements qui leur sont proposés, ils peuvent aussi évaluer leurs professeurs, en remplissant des questionnaires à leur sujet. Les résultats des évaluations des enseignements sont publiés en ligne, contrairement à celles des enseignants, dont seuls les professeurs concernés sont destinataires. « J’ai fait moi-même l’expérience lors d’un enseignement assez technique sur les bases et les acides, et j’ai découvert ainsi des faiblesses ou des points forts de mes cours que je ne soupçonnais pas », explique-t-il. Actuellement, un tiers des enseignants ont accepté ces évaluations, qui devraient se généraliser dans les années à venir.
Les MSU, acteurs clés de l’encadrement des docteurs juniors
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale