Vendredi 21 janvier, quelque 9 000 étudiants en 6e année de médecine participaient à un test de charge national de la nouvelle plateforme d’examen de l’Uness (université numérique en santé et sport), pour vérifier son fonctionnement avant les ECN blancs de mars prochain.
Ce test grandeur nature supposé durer trois heures aura finalement été arrêté au bout d’une vingtaine de minutes suite à de nombreux bugs. En cause ? Le système informatique qui a identifié les connexions des étudiants comme étant une attaque informatique. « Au-delà de 8 000 étudiants, la sécurité anti-attaque réseau d’un serveur (DNS) s'est activée provoquant l’interruption des épreuves », a expliqué l’Uness sur Twitter.
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— UNESS.fr (@UNESSfr) January 21, 2022
Mais pour les étudiants et notamment leurs représentants, cet échec était prévisible. Déjà la veille du test sur les réseaux sociaux, certains ironisaient sur les futurs bugs.
Vous vous habillez comment pour le crash des serveurs uness demain
— LoLo’s Bizarre Externat (@tnerual_) January 20, 2022
Vous pensez ça va planter au bout de combien de temps UNESS demain ?
— D4 Hate Account (@Emmaaaaaaa_____) January 20, 2022
Je mise sur 2min en étant optimiste perso
Un fiasco attendu
Au lendemain de ce « fiasco », l’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) dans un communiqué souligne que les élus étudiants alertent depuis plusieurs mois sur « les incohérences docimologiques, les dysfonctionnements techniques et les défaillances organisationnelles qui gangrènent les révisions et les examens de milliers d’étudiants ».
Pour l’Anemf, ce fiasco n’est donc « une surprise pour personne, et n’est que le dernier épisode d’un désastre au long cours ». L’Anemf rappelle que la plateforme d’évaluation initiale doit voir le jour depuis six mois, en août dernier déjà l’association s’inquiétait de n’avoir aucun retour sur les nombreux bugs relevés ou le fait que la plateforme soit peu fonctionnelle.
« Ces nombreuses alertes ont été nonchalamment ignorées par la structure. Quand, la semaine dernière, nous soulignions encore le manque criant de garanties solides à propos du test de charge, celle-ci a choisi d’ignorer les remarques, invitant les représentants étudiants à “avoir confiance” en sa réussite ». Mais l’Anemf redonne l’historique : erreur dans la notation des épreuves, examens recalculés en format papier ou annulés, etc., qui ne l’incite pas à « avoir confiance » en l’Uness.
Si l’Uness a indiqué qu’un nouveau test de charge serait bientôt réalisé, l’Anemf réclame de son côté le passage en urgence pour les ECN blancs sur une nouvelle plateforme fiable et opérationnelle, « afin de ne plus payer le prix fort de l’incompétence et des promesses trompeuses de l'Uness ».
« L’heure n’est plus aux propos rassurants, mais aux actions responsables », conclut l'Anemf.
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