Touche pas à mes stages ! La dernière initiative des deux conférences des présidents de CME et des directeurs de centres hospitaliers ne plait pas du tout au Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG). Dans une lettre adressée le 8 septembre à la ministre de la Santé, les premières s'alarment en effet de l’accroissement des stages ambulatoires prévu dans la nouvelle maquette de stage des internes de médecine générales, redoutant un "transfert important des stages d’internes de médecine générale vers les cabinets ambulatoires".
De fait, comme le rappelle le Dr Anas Taha, président du SNEMG, avec la réforme du 3e cycle, "le stage 1 en ambulatoire, jusque-là souvent effectué en 2e année, aura lieu désormais dès la 1ere année. Et le SASPAS (stage en situation de responsabilité,Ndlr) proposé jusque-là à 50% des internes en médecine générale, le sera désormais pour la totalité d'entre eux." Une extension qui inquiète visiblement beaucoup les porte-paroles des CME et directeurs, qui se plaignent de risques de dysfonctionnements en retour dans les hôpitaux, ainsi privés de cette main d'oeuvre... Zaynab Riet, présidente de la Conférence des directeurs et Thierry Godeau, président de la Conférence des présidents de CME suggérant donc à Agnès Buzyn de "partager les difficultés annoncées entre CHU, CH et stages ambulatoires pour cette période de transition..."
Une revendication vaillament contestée par les enseignants généralistes qui dénoncent de la part des hospitaliers "une vision hospitalo-centrée du système de santé" et "une vision réductrice de la fonction de l’interne en formation". Et le SNEMG de rappeler que le nombre d’internes a augmenté de 50% depuis 2007. Sur le fond, le syndicat défend aussi cette réforme du 3e cycle qui vient d'entrer en vigueur. "Les internes de médecine générale sont mieux formés à leur futur métier lors des stages ambulatoires. Ce constat est partagé par les internes et les enseignants de médecine générale," rappelle le SNEMG, qui insiste : "La médecine générale est une spécialité dont l’exercice est ambulatoire. L’exercice de la discipline ne saurait se concevoir dans les murs de l’hôpital."
Au passage, le SNEMG objecte aussi que "la saturation de la permanence de soins hospitalière est également due au fait que les patients ne parviennent plus actuellement à trouver des médecins dans un délai approprié en milieu ambulatoire. Favoriser les stages en milieu ambulatoire est une mesure reconnue permettant d’augmenter à leur tour les installations dans les territoires. Dans le cadre des stages ambulatoires, les internes auront une activité de soin qui contribuera à améliorer l’offre de soin ambulatoire et d’éviter les recours coûteux aux urgences."
"Les établissements hospitaliers sont surtout responsables de la dépendance extrême qu’ils ont développée vis-à-vis des internes de médecine", conclut le Syndicat que préside le Dr Anas Taha. Ce dernier met en garde à toutes fins utiles les pouvoirs publics : "si la ministre mettait en place une modification de la maquette, je vois mal l'Isnar et le SNEMG rester silencieux," prévient-il.
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