Étudiants en santé, associations féministes et syndicats de soignants veulent se saisir de la problématique des violences médicales à bras-le-corps ! Dans une lettre adressée à Olivier Véran et hébergée ce vendredi 17 décembre sur France Info, étudiants et associations dénoncent « un système qui protège les médecins agresseurs » et « érige la violence en norme ».
« Nous, étudiant·e·s en santé, voulons dénoncer et rompre avec un système médical oppressif, obsolète et violent, qui protège les médecins agresseurs et refuse de se remettre en question. Nous voulons rompre le silence et l’omerta autour des violences médicales dont nous sommes témoins ou victimes lors de nos stages hospitaliers ; en gynécologie où elles revêtent une importance et une violence particulière, mais également en médecine ou en chirurgie », écrivent-ils.
Solidaires avec les victimes
Les signataires* de la tribune clament par ailleurs leur soutien aux victimes de violences médicales et s'opposent à la « logique visant à culpabiliser et remettre la faute sur les patient·e·s ».
Ils ajoutent : « Nous sommes convaincu·e·s de l’importance d’une relation soignant.e-soigné.e plus égalitaire, où les notions de respect, d’écoute et de consentement aux examens et aux soins sont primordiales. Notre savoir et notre expertise de soignant·e·s ne légitiment en rien des attitudes violentes ni des propos racistes, sexistes, homophobes, validistes, classistes, grossophobes ou transphobes. »
Une meilleure formation pour lutter contre les violences médicales
Les signataires réclament par ailleurs « une plus grande implication des facultés, souvent peu aménagées et formées » pour accompagner les étudiants.
« Nous demandons plus de formations pour les étudiant·e·s mais aussi pour les médecins titulaires tenu·e·s de nous enseigner les notions de bientraitance, de consentement aux soins et de bonnes pratiques pour limiter les violences et les discriminations médicales », ajoutent-ils.
Ils demandent également « l'utilisation de procédures spécifiques et la création de comités indépendants des facultés, de l’Ordre des Médecins et des professionnel.le·s de santé pour recevoir les plaintes des patient·e·s et les témoignages des étudiant·e·s en santé ».
Libération de la parole
La rédaction de cette charte intervient dans un contexte de libération de la parole. Depuis 2014 et le #PayeTonUtérus, les révélations autour des maltraitances gynécologiques s'accumulent. Les accusations à l'encontre d'Emile Daraï, cet ancien chef du service gynécologie de l’hôpital Tenon à Paris, visé par une enquête pour « viol sur mineur », ont également déclenché une vague révélations.
L'enquête de l’association de soignants pour une M.E.U.F. (Pour une médecine engagée, unie et féministe) publiée en septembre, pointe, elle aussi, l'omerta qui règne au sein de la profession parfois « au nom de la confraternité ».
Fin octobre, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) avait publié une charte pour sensibiliser les médecins aux bonnes pratiques en consultations gynécologiques.
Signataires de la tribune : Plus d'un millier d'étudiants en santé, Stop VOG, Pour une MEUF, ANCRés, A nos corps résistants (endométrioses, lutte et savoirs partagés), Paye ton gynéco, CoMPAS, Collectif de militant·es, professionnel·les, et acteur·rices en santé, AAERS, association adénomyose et endométriose pour la recherche scientifique, Union syndicale Solidaires, Sud Santé Sociaux Toulouse.
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