Dans les entretiens, les IMG décrivent de la part de leurs supérieurs hiérarchiques masculins des manifestations de sexisme allant du paternalisme « Tu es appelée ma puce, ma belle », à l’humiliation ou les gestes déplacés « Toi, tu es moche, je ne te parle pas », « Il me regarde et il me donne une fessée dans le couloir », en passant par une remise en question des compétences « J'avais un dossier en main, il l’a regardé, il l’a pris, il m’a dit - non, non, non, (…) va voir plutôt la pédiatrie ».

De la part des patients, le sexisme décrit se manifeste par une minimisation de la position sociale. Souvent, l’interne est prise pour l’infirmière, la séduction et la réification, de la violence verbale et physique mais aussi de l’exhibitionnisme et des agressions sexuelles. Le sexisme de la part d’autres femmes médecins s’incarne principalement à travers des remarques négatives sur la maternité d’autres femmes médecins ou vis-à-vis des patients.

 [VIDEO] Un sexisme lié à d’autres violences intriquées

Toutes ces violences ont une répercussion sur la construction de l’identité professionnelle des femmes médecins et se perpétuent à cause des difficultés liées à l’identification du sexisme mais aussi à une prise de parole compliquée : de par leur position hiérarchique mais aussi en tant que femme : quand elles parlent, elles peuvent être qualifiées de « belliqueuses », d’ « hystériques ». La culture d’une « élévation par la souffrance », joue aussi dans la perpétuation de ces violences

Face au constat dressé par leur thèse, Fanny Rinaldo et Fauve Salloum proposent plusieurs mesures à mettre en place pour faire bouger les choses.

[VIDEO] Des commissions indépendantes pour lutter contre l’esprit de corps et l’omerta

À la fin de leur présentation, le Collège régional des généralistes enseignants d’Alsace (CRGEA), « fier » du travail des deux étudiantes, leur a remis un prix de thèse.

À la fin des trois jours de Congrès, elles ont également reçu le prix de la meilleure communication orale de cette édition 2019.