Antoine François Fourcroy qui a obtenu son doctorat en médecine le 28 septembre 1780, après y avoir été poussé par le célèbre anatomiste Félix Vicq d'Azir, a toujours été un politique dans l’âme.
Un révolutionnaire convaincu
Après avoir été nommé membre de la Société royale de médecine en octobre 1780, alors qu'il avait fait le serment par écrit, six mois plus tôt, qu'il n’en ferait jamais partie et avoir tenu la chaire de chimie au Jardin du Roy en 1784, Fourcroy voit le vent tourner à la Révolution et s’empresse en 1789 de participer à la rédaction des cahiers du Tiers-État La même année, alors qu’il vient d’être élu à la Société d'histoire naturelle, il demande qu’à l’avenir pour pouvoir y adhérer, il faille faire la preuve de son patriotisme. De même, à l'Académie des sciences dont il était membre depuis 1785, il demande, le 25 août 1792, le bannissement de ses compagnons émigrés, ce qui sera refusé par l’Académie.
Le 8 août 1793, L'Académie des sciences est supprimée, la Convention ayant voté la fermeture de toutes les Académies et de toutes les sociétés savantes. Fourcroy soutient alors Marat dont il intègre la liste aux élections à la Convention. Par le biais des désistements, il est élu quatrième suppléant et bientôt ses talents d’orateur se font remarquer. Semer l'anarchie pour rétablir l'ordre est sa devise. Entré au Comité d'Instruction publique le 30 juillet 1794, il propose aussitôt de réformer l'enseignement hospitalo-universitaire, proposant de fusionner la médecine et la chirurgie et militant pour la création de trois hôpitaux majeurs. Il propose aussi, soutenant le plan d’éducation de Le Peletier, de réformer l'instruction publique en remplaçant le latin par le français et défend la gratuité pour tous ainsi que l'accession aux fonctions par concours et le non-cumul des postes d'enseignants.
Une loi qui fusionne la médecine et la chirurgie
Le 1er septembre 1794, il devient membre du Comité de salut public où il va rester jusqu'au 3 juin 1795, date à laquelle il réintègre le Comité d'instruction publique. Fourcroy présente le 27 novembre 1794 (7 Frimaire An III) un projet de réforme qui, après discussion, fut adopté le 4 décembre 1794 (14 frimaire An III).
La nouvelle loi décide la fusion de la médecine et de la chirurgie et établit, sur le territoire de la République, trois Écoles de Santé, l'une à Paris, la seconde à Montpellier, la troisième à Strasbourg destinées à former, par priorité, des Élèves de la Patrie, autrement dit des médecins et chirurgiens militaires. Les études médicales prennent ainsi une orientation nouvelle, car le programme de Fourcroy donne une place fort importante à l'enseignement clinique. Cette innovation que tous les intéressés attendaient et espéraient fut unanimement accueillie comme un immense progrès. Les études durent trois ans. Chaque école possède 12 chaires. L'école de Paris s'installe dans les anciens bâtiments de l'académie de chirurgie et l'ancien couvent des Cordeliers. Chacun des 12 professeurs est assisté d'un adjoint. Les élèves recrutés dans chaque district perçoivent un traitement.
Les études y sont gratuites, les enseignants y officient à temps plein et n'obtiennent leurs postes que sur concours, et les diplômes sont nationaux. L'enseignement délivré axe sa priorité vers la pratique. Après le 18 brumaire et l’arrivée de Napoléon au pouvoir, celui-ci nomme Fourcroy au poste de conseiller d'Etat, le 25 décembre 1799 avant de lui confier la direction de l'instruction publique le 20 septembre 1802. Fourcroy s’attelle alors à la mise en place de six écoles de médecine, d’écoles de pharmacie, de 12 écoles de droit, d'une trentaine de lycées et de 300 collèges communaux.
Humilié par Napoléon
Fourcroy est fait chevalier de la Légion d'honneur le 2 septembre 1803, puis commandeur le 14 juin 1804 et enfin, comte d’Empire par Napoléon qui, pourtant, le déteste chaleureusement. Raison pour laquelle l’empereur l’écarte de la grande maîtrise de l’Université impériale, un affront difficilement accepté par Fourcroy après toutes les réformes qu’il a menées à bien. Sans doute miné par cette humiliation,ce grand réformateur meurt d’une crise d’apoplexie le 16 décembre 1809.
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