Beaucoup d’entre nous ont appris tout d’abord par les journaux politiques qu’un grand meeting devait avoir lieu pour discuter les réformes des études médicales. La presse médicale – un peu en retard – nous a ensuite donné des détails plus précis sur les desiderata des étudiants. Ceux-ci ne veulent plus perdre leur temps.
Pour eux, la faculté doit se scinder en deux sections. Dans la première, scientifique, on cherchera à résoudre les problèmes scientifiques en cours d’étude et les étudiants n’iront pas troubler le repos et la méditation des chercheurs. Mais, dans la deuxième, la section professionnelle, il faut des améliorations rapides, urgentes, permettant aux élèves de faire des études pratiques en mettant de côté tout ce qui est théorique pour ne pas se perdre dans le maquis de la pathologie « dans le temps et dans l’espace », suivant une comparaison actuellement consacrée. Trop d’anatomie, trop d’histologie…
Trop d'anatomie, trop d'histologie...
Tout d’abord les étudiants trouvent qu’ils font trop d’anatomie, trop d’histologie et, cependant, on voit qu’en chirurgie ils ne savent plus rechercher les points douloureux dans les entorses. Il paraît que tout cela est bien secondaire puisqu’on masse, en bloc, toute l’articulation. Il ne faut pas se perdre dans les détails inutiles. Mais c’est surtout la question du stage hospitalier qui est le grand cheval de bataille des esprits réformateurs. On sait que ce stage est devenu obligatoire et est actuellement réglementé.
Aujourd’hui, les étudiants commencent leur stage en 2e année, ils font quatre semestres de stage, alternativement en médecine et en chirurgie. Ils choisissent leur service d’après l’ancienneté et les notes obtenues aux examens. Or, dans quelques services, ils sont, paraît-il, abandonnés à eux-mêmes. Ils n’ont pas le droit d’examiner les malades, de faire des pansements ; ils doivent regarder ce qui se fait, écouter ce qui se dit et puis se retirer. Ce stage un peu passif n’existe que dans deux ou trois services. Mais il n’en est pas ainsi dans la plupart des autres services. L’hospitalité y est plus accueillante, les stagiaires ont un certain nombre de lits de malades auxquels ils sont attachés. Ils peuvent prendre des observations, faire des pansements. le font-ils ? Certes non. C’est trop fatigant. Cette insouciance des stagiaires n’est pas douteuse. Dans un article récent, les professeurs ont été comparés à des lanternes, quelques-unes de première, toutes les autres de deuxième ou troisième grandeur. La même comparaison pourrait être faite pour les élèves…
(« La Chronique médicale », 1908)
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