Absent de son procès pour escroquerie, Gilbert Meridjen, ancien médecin radié définitivement du tableau de l’Ordre en 2012, a écopé ce vendredi 15 mars d’une peine de 5 ans de prison ferme, devant le tribunal correctionnel de Nîmes (Gard). Il était poursuivi pour avoir escroqué quelque 800 000 euros à différentes caisses d’assurance-maladie dans les départements du Gard, de l’Hérault, de la Lozère ou des Bouches-du-Rhône. Il s'agit de la peine maximale qui était encourue.
Ce « médecin itinérant de la délinquance », comme l’a qualifié le vice-procureur Patrick Bottero lors de l’audience, n’a pas daigné se présenter devant le tribunal pour s’expliquer sur des faits qu’il avait reconnus devant les enquêteurs et commis entre 2015 et 2017.
Des confrères ont levé le lièvre
Déjà condamné auparavant à quatre reprises, notamment pour exercice illégal de la médecine et usage de faux (fausses ordonnances et fausses lettres à en-tête de l'Ordre de médecins), Gilbert Méridjen était poursuivi cette fois pour s’être rendu régulièrement dans une clinique de Nîmes pourvu d'un boîtier lecteur de carte Vitale.
Doté de fausses ordonnances glanées lors d’une arnaque – pour laquelle il a été condamné en 2017 – il indiquait être médecin nutritionniste et prescrivait compléments alimentaires et dispositifs médicaux à des personnes généralement faibles et âgées.
Ces dispositifs, par le jeu du tiers payant, étaient directement payés par la Sécurité sociale à des sociétés dont le gérant de fait n’était autre que... Gilbert Meridjen. Ce sont les allées et venues de l’ancien praticien dans la clinique qui ont interpellé des confrères en exercice. Leur suspicion mettant fin à l’escroquerie.
Mandat d'arrêt
Qualifié aussi de « routier de l’escroquerie médicale » par le procureur Bottero, Gilbert Méridjen a, selon l’analyse du parquet, « organisé son insolvabilité » puisque l’enquête ne lui connaît ni propriété, ni placement financier malgré le quasi-million réclamé par l’administration.
En l’absence du prévenu, dont personne ne sait où il se trouve, un mandat d’arrêt a été décerné à l’issue de l’audience. Alors que la justice était en droit de réclamer 375 000 euros d’amende – en sus du remboursement des sommes indûment perçues – aucune peine en ce sens n’a été prononcée. Dans une condamnation, le paiement de l’amende l’emporte sur celui des victimes. Or, les caisses maladie ont à ce jour peu de chance de recouvrer leur dû.
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