C’est la première fois qu’il s’exprime sur l’accessibilité. À l’occasion du lancement du spot de l’Ordre sur les médecins, Patrick Bouet est revenu sur ce sujet brûlant, réclamant davatange de souplesse pour les médecins dela part des pouvoirs publics. « Dire qu’un cabinet doit être accessible à tous les handicaps : non, ça n’est pas possible », considère, sans détour, le président de l’Ordre. À une accessibilité en tout lieu, il préfère donc un « objectif de territoire pour l’accessibilité aux soins ». Autrement dit, compter sur la complémentarité des aménagements réalisés par les médecins d’un territoire pour assurer une accessibilité à toute sorte de handicap. Lui-même installé comme généraliste en Seine-Saint-Denis, il assure que son cabinet répond aux normes pour les fauteuils roulants… Mais n’est pas particulièrement accessible aux personnes malentendantes ou souffrant de déficiences visuelles. Et, alors que cette thématique s’est largement invitée dans la campagne pour les élections aux URPS, il ne doute d’ailleurs pas « que le législateur ne fasse évoluer la loi pour créer cette accessibilité de territoire ».
Après avoir repris en main le dossier début septembre, MG France reste aussi mobilisé sur l’accessibilité, entre autres sujets motivant sa grève du 5 octobre. D’autant plus que leur campagne expliquant, en somme, que les aménagements demandés aux généralistes pourraient en conduire un certain nombre à fermer leur cabinet, semble ne pas être passée inaperçue auprès d’associations. Même s’il assure que « MG France est favorable à la mise aux normes et à la progression de l’accessibilité », Claude Leicher évoque l’âge des médecins comme source des difficultés pour se mettre aux normes. Selon la pyramide des âges de la profession, il relève que 26 000 généralistes, soit la moitié de la profession, ont plus de 55 ans. Autant de médecins pour qui la question de l’investissement peut se poser.
« Nous n’appelons pas les médecins à ne pas se mettre aux normes » précise-t-il, lui qui réclame du gouvernement un moratoire. « Nous demandons une discussion pour voir comment gérer ce problème pour les professionnels à tarif réglementé », poursuit-il. Et à ceux qui s’étonnent de voir autant de prises de position tardives –le 27 septembre était la date limite pour déposer les Ad’ap-, Claude Leicher l’assure, « depuis le début nous disons que les médecins ne tiendront pas les délais ».
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