La préparation des prochaines élections professionnelles n'est pas un long fleuve tranquille. Le Centre national des professions de santé (CNPS) et la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) ont indiqué avoir quitté jeudi une réunion au ministère de la Santé pour exprimer leur désaccord sur les modalités d'organisation du prochain scrutin des URPS.
Pour la première fois, ce scrutin est censé se dérouler dans la semaine du 31 mars au 7 avril par un vote électronique pour 6 professions (médecins libéraux, pharmaciens, infirmières, dentistes, kinésithérapeutes, orthophonistes) représentant 375 000 électeurs.
Or, les représentants de ces professions apprécient peu de se voir imposer « le doublement des frais » qui leur est imposé par rapport au précédent vote organisé par correspondance. Le ministère de la Santé a estimé à 5 euros par électeur le coût de ce scrutin, pris en charge par les Unions. Soit un budget global de près de 2 millions d'euros. « Ce vote va coûter très cher et cela risque d'amputer le budget d'un grand nombre d'unions, notamment les plus petites », commente François Blanchecotte, président du CNPS. « Nous n'avons pas d'opposition au vote électronique qui va dans le sens de l'histoire, mais il nous semble illogique que l'État ne prenne pas en charge une partie de la note », abonde le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
Pas d'envoi prévu des professions de foi
Plusieurs autres points inquiètent les professionnels de santé. Les critères permettant à des syndicats de déposer une liste ont été revus. Une organisation pourra déposer une liste si elle a deux ans d'antériorité et si elle compte au moins un adhérent dans la moitié des départements et des 17 régions. « Nous risquons d'avoir de nombreuses candidatures fantaisistes avec des gens qui ne seront pas en mesure de tenir leur rôle d'élu », affirme Sébastien Guéraud, président de la FFMKR (kinésithérapeute).
D'autant que les électeurs auront fort à faire pour déterminer leur choix puisqu'aucune profession de foi ne leur sera adressée ! « Ils devront télécharger ces informations sur la plateforme dédiée, si toutefois ils ont reçu leurs codes de connexion à temps », s'agacent le CNPS et la FFPS qui invitent le ministère de la Santé à « remettre de l'ordre dans le chantier ».
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