Les règles du jeu qui s’échafaudent actuellement autour de l’exercice libéral pousseront-elles les jeunes médecins à visser leur plaque ou à les en détourner pour de bons ? C’est sans doute à cette aune qu’il faut analyser les débats de ces derniers mois. À commencer par ceux qui ont débouché sur les nouvelles règles conventionnelles à la rentrée 2016 et qui entrent progressivement en application en 2017. Plus encore que leurs aînés, les jeunes médecins se sont montré très critiques sur ce nouveau cadre, dépeignant un modèle dépassé, hérité d’une médecine de papa dans laquelle ils ne se reconnaissent guère. Comme c’est au pied du mur qu’on voit le maçon, Le Généraliste a voulu pousser dans leurs retranchements ces nouvelles pousses de la médecine en leur demandant de dessiner eux-mêmes leur cadre d’exercice idéal. Résultat riche d’enseignements…
Plusieurs constats sont, en effet, à tirer de cet exercice d’introspection. D’abord, il se confirme que cette génération est bien consciente de sa valeur et de sa singularité. Et comme tout ce qui est rare est cher, elle se montre exigeante. C à 25 euros, ROSP élargi, médecin traitant enfant et même hiérarchisation des consultations… En soi, ils sont preneurs de toutes les avancées de la nouvelle Convention. Simplement, qu’ils soient internes ou déjà jeunes généralistes, ils déplorent qu’elle n’aille pas assez loin. Et de réclamer d’une même voix, plus de forfaits pour investir la prévention, plus d’incitations pour booster travail d’équipe et pluridisciplinarité, plus de protection sociale et plus de souplesse pour favoriser un exercice mixte…
Les mois qui viennent seront, de ce point de vue, déterminants pour la suite. D’abord parce que des négos vont se rouvrir sur le financement de maisons de santé dans lesquelles les jeunes se projettent dans leur majorité. Ensuite, parce que la campagne électorale donnera quelques signaux pour les prochaines années. Ça tombe bien : tous les candidats encore en lice ne jurent que par les MSP, faisant montre d’un volontarisme jusque-là inégalé dans le développement de ces structures. Au-delà, la question de la liberté d’installation aura aussi son importance. Les deux finalistes de la primaire de gauche ayant clairement choisi leur camp, en suggérant le conventionnement sélectif en zones sur-denses. Un pari payant au plan électoral, mais risqué compte tenu de l’hostilité des forces montantes au sein du corps médical…
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