Négos : ouvert à la discussion, le nouveau DG de la Cnam refuse le consensus à tout prix

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Publié le 07/09/2020
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Crédit photo : Cocktail Santé

« J'ai senti une certaine impatience après le Ségur de la Santé [...] Nous avons quelques semaines pour travailler sur des points importants [...] Sur la négociation de cet avenant conventionnel, on espère aller vite. »

Pour sa première prise de parole officielle, dimanche, lors du débat de clôture de la 26e université de la CSMF, à Antibes Juan-Les-Pins, Thomas Fatome a joué la carte de l'ouverture devant la centaine de cadres de la Confédération présents. Très attendu, le nouveau directeur général de la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) a accepté de venir à la rencontre des médecins libéraux dans les Alpes-Maritimes. Il se prononçait au lendemain de l'intervention par Skype du ministre de la Santé qui avait éludé la question de la revalorisation des actes médicaux réclamée par la CSMF (le syndicat propose une refonte de la nomenclature en 4 tarifs pour tous les médecins).

Sans s'engager en quoi que ce soit avant l'ouverture des négociations (probablement ce 17 septembre), Thomas Fatome a tenté de rassurer son auditoire, échaudé par la tournure du Ségur de la Santé, qui a abouti à des revalorisations importantes à l'hôpital et renvoyé d'hypothétiques évolutions tarifaires à des négociations conventionnelles.

Quelques mots sur la rémunération…

Le directeur a rappelé stricto sensu les thèmes prioritaires que le ministre de la Santé lui a fixés dans le cadre de ces négociations dans une lettre de cadrage révélée par Le Généraliste : le déploiement de l'exercice coordonné dans le cadre notamment des CPTS (qui feront l'objet d'une négociation interprofessionnelle), l'organisation et la rémunération des soins non programmés, la télémédecine, la revalorisation de quelques spécialités cliniques (psychiatres, pédiatres, gynécologues médicaux).

Contrairement au ministre de la Santé qui n'en avait pas touché mot, le DG de la Cnam a dit avoir pris note de la proposition de la CSMF d'une nouvelle grille tarifaire à 4 niveaux. « Ce sont des choses sur lesquelles on peut travailler, a-t-il simplement avancé, mais cela relève plus d'une convention que d'un avenant conventionnel. » Le patron de l'Assurance maladie a indiqué qu'il relancerait un « chantier sur la nomenclature technique ». « Il s'agit d'une importante réforme à engager avec la profession », a-t-il affirmé. Mais à ses yeux, il ne s'agira pas de simplement revoir les tarifs à la hausse. « Des actes ont des tarifs supérieurs à leur niveau de complexité, on va toucher à des équilibres », a-t-il prévenu.

Le retour de la téléconsultation par téléphone ?

Interpellé par des médecins lui demandant de rétablir un climat de confiance entre les Caisses et la profession, mais aussi de réduire la paperasse, il a affirmé qu'il n'était « pas question d'emmerder les médecins » avec des formulaires administratifs. Il a rappelé que l'Assurance maladie avait été « au rendez-vous » dans le cadre du mécanisme de compensation de perte d'activité des médecins libéraux et avait prolongé la consultation de sortie de confinement (jusqu'au 15 septembre). Il a par ailleurs indiqué étudier avec le ministère de la Santé une réactivation éventuelle du « remboursement de la téléconsultation par téléphone ».

Le directeur de la Cnam estime que le cadre des négociations ouvre des perspectives. « Nous avons ouvert tous les leviers possibles, la balle est dans votre camp, a-t-il lancé à l'assistance. D'ici à fin novembre, on doit pouvoir aboutir à un accord ».

Mais Thomas Fatome, réputé dur en affaires ne cherchera pas « le consensus pour le consensus ». « Il faudra se mettre d'accord sur du contenu », a-t-il indiqué.


Source : lequotidiendumedecin.fr