En déplacement à l'hôpital Necker, pour saluer les équipes du Samu de Paris, le chef de l'État a fait le point, ce mardi midi sur la mobilisation des professionnels de santé engagés contre le coronavirus.
« Face à cette épidémie qui monte, nous avons chacune et chacun une responsabilité individuelle, a déclaré Emmanuel Macron. La première est de nous protéger et de protéger les autres par notre comportement, cela relève du civisme. »
Pour éviter la diffusion du virus qui concernait ce mardi midi 1 600 cas confirmés et était à l'origine de 30 décès*, le président de la République a rappelé les règles élémentaires de précaution. « Lorsqu'on a de la fièvre, des premiers symptômes et que l'on est malade, il ne faut pas aller dans les transports en commun, il faut réduire sa vie sociale, ne pas aller au travail le temps d'être sûr de ce que l'on a ou d'être guéri, a-t-il affirmé. Ensuite, adopter les mesures barrières, se laver les mains avec du savon ou du gel, ne plus s'embrasser ou se serrer la main, se tenir à une distance d'un mètre pour éviter la contagion…»
Dans une zone où l'épidémie est là, ne plus systématiquement appeler le 15
Mais ce mardi – et c'est une nouveauté– pour soulager le 15 submergé d'appels ces derniers jours, le président de la République a invité les Français ayant des « symptômes légers » et qui vivent dans une zone où l'épidémie est là à « ne plus systématiquement appeler le 15 mais penser à appeler leur généraliste ». Lundi, par exemple, l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) avait indiqué avoir ouvert ces derniers jours près de 2 300 dossiers de régulation médicale liés au Covid-19 dans ses quatre antennes Samu/Centre 15 (ayant enregistré le double d'appels par rapport à une activité habituelle).
Le chef de l'État a rappelé la règle : « Lorsqu'on est dans un territoire qui n'est pas touché par l'épidémie, il est important de continuer à appeler le 15 de manière systématique, et de le faire à chaque fois qu'il y a un doute. Mais dans les zones à risque, et si l'on a des symptômes légers, il faut aussi penser à appeler son médecin traitant », a-t-il indiqué. « Les médecins généralistes sont tout à fait compétents et sont pleinement mobilisés. Il est important, dans ces départements qui sont touchés par l'épidémie, de ne pas les oublier et de les appeler en première intention », a ajouté Emmanuel Macron. Le président a déclaré que les médecins de famille pourraient répondre aux questions les plus fondamentales, orienter les Français vers les urgences ou les voir en consultation (ou en téléconsultation – le décret est paru au JO ce mardi qui autorise les consultations à distance qui pourront « être réalisées en utilisant n'importe lequel des moyens technologiques actuellement disponibles pour réaliser une vidéotransmission », incluant les applications What's App, Skype ou Facetime).
« Nous ne sommes qu'au début de l'épidémie »
Le président de la République a salué l'ensemble des médecins mobilisés : les équipes du Samu mais aussi les étudiants en médecine, les réservistes, les médecins retraités qui ont repris du service, et l'ensemble des généralistes et des spécialistes de ville.
« Nous ne sommes qu'au début de l'épidémie, nous avons anticipé. Nous serons derrière nos professionnels courageux et à chaque moment de la phase montante de l'épidémie, nous saurons répondre aux questions que se posent nos concitoyens », a conclu Emmanuel Macron.
EN DIRECT | Coronavirus : déclaration du Président @EmmanuelMacron aux côtés des équipes du SAMU de Paris à l’hôpital Necker. https://t.co/EsMr8aX0YS
— Élysée (@Elysee) March 10, 2020
*Article mis à jour le 10/03 à 15h50
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique